Boursier.com : Pouvez-vous présenter le projet d’entreprises » New Services » lancé dans le cadre de la scission du groupe Accor ?
J.S. : » New Services » est un simple nom de code, le nom de la société sera, quant à lui, dévoilé à la mi-juin avec une nouvelle cotation en bourse. En outre, un nouveau projet d’entreprise appelé » entreprendre différemment ensemble » sera mis en place. Il sera au coeur de la stratégie d’accélération de croissance que nous mettrons en place.
Boursier.com : Quels seront les axes forts de cette nouvelle stratégie ?
J.S. : Il s’agit d’une stratégie de conquête de volumes d’émissions. Nous avons dévoilé un objectif de croissance de 6 à 14 % de ce volume d’émissions sur le moyen terme. Il se fera grâce à cinq leviers de croissance dont celui de la conquête de nouveaux territoires géographiques avec un développement de 6 à 8 pays sur cinq ans. Nous allons également déployer de nouveaux produits car nous possédons 29 produits dans le monde entier, mais déployés de manière différente selon les pays. Nous souhaitons désormais les développer de façon systématique. Rappelons que la particularité des sociétés de service est d’être largement présents, à la fois au sein des pays développés et émergents. Le troisième levier que nous allons actionner est celui de l’augmentation des taux de pénétration, qui sont de l’ordre de 10 à 30 % selon les pays à l’heure actuelle, y compris sur des produits anciens comme le ticket restaurant. Nous avons donc les capacités d’aller plus loin et nous allons continuer à croître dans les années à venir, y compris dans les pays développés. Nous avons la chance de posséder des relais de croissance à la fois dans les pays développés et dans les pays émergents.
Boursier.com : Pourtant dans les pays occidentaux vous dépendez fortement du taux de chômage. Est-ce un frein à votre développement ?
J.S. : Vous avez raison. Dans les pays européens, sur des produits traditionnels comme le ticket restaurant, la baisse de l’emploi salarié peut peser sur notre croissance. Mais les leviers que je viens d’évoquer permettent de contrebalancer la situation moins favorable de l’emploi salarié en Europe. Par exemple, l’année dernière nous avons pu croître notre volume d’émission de plus de 5% avec des chiffres positifs en Europe malgré la conjoncture difficile. La bonne composition géographique tout comme celle des produits permet de résister. Par exemple, nous avons déployé l’ » éco-chèque » en Belgique au premier trimestre, qui nous a permis d’obtenir une croissance de 19% dès le début de l’année dans ce pays.
Boursier.com : Quels sont les objectifs financiers annoncés aux investisseurs dans le cadre de ce nouveau projet d’entreprise ?
J.S. : Nous avons fixé deux objectifs. Nous tablons sur une croissance des émissions de 6 à 14% qui devrait se traduire par une croissance du cash-flow de plus de 10 % sur les prochaines années, c’est-à-dire une croissance importante en termes de cas générés. Nous sommes confiants compte tenu des leviers de croissance dont on dispose pour y parvenir.
Boursier.com : Sur le court terme, confirmez-vous la stabilisation du chiffre d’affaires au deuxième semestre
J.S. : Lors de la publication du chiffre d’affaires du premier trimestre, nous avions indiqué une pénalisation de notre activité en Europe en raison de la baisse de l’emploi salarié et de la baisse des taux d’intérêts. En revanche, nous avons une très bonne tenue dans les pays émergents et notamment au Brésil. Cela nous a donc permis d’avoir des croissances de volumes de plus de 10% au premier trimestre. Les nouveaux produits nous ont également permis d’améliorer notre croissance.
La tendance au deuxième trimestre devrait donc être semblable à celle du premier trimestre c’est-à-dire des volumes qui continuent de croître, un chiffre d’affaires opérationnel qui augmente avec, en revanche une diminution du chiffre d’affaires financier. Par ailleurs, si la conjoncture s’améliore en termes de PIB avec une répercussion sur l’emploi salarié quelques mois plus tard, nous devrions avoir de bonnes perspectives en fin d’année et pour l’année 2011.
Boursier.com : Boursièrement parlant, comment va se dérouler l’opération pour les actionnaires d’Accor ?
J.S. : Lors de l’assemblée générale du 29 juin, les actionnaires se prononceront sur cette séparation. Nous sommes confiants sur le fait qu’ils voteront pour. Dans ce cas là, le 2 juillet, chaque actionnaire d’Accor recevra une action de » new service « , qui portera à ce moment là un autre nom. Ils possèderont donc deux actions : une action Accor qui n’intègrera plus que l’hôtellerie et une action de » New Services « . Ils pourront ensuite choisir de garder ces actions, de les vendre ou de compléter leur investissement …
Boursier.com : Profiterez-vous de cette scission pour émettre des actions nouvelles et procéder à une augmentation de capital ?
J.S. : Non il n’y aura pas d’augmentation de capital, en tout cas pour la partie « Services », car nous somme aujourd’hui un générateur de cash important. Cela nous permet de payer les dividendes, d’investir dans le développement et de rembourser la dette. Nous n’avons donc pas besoin de moyens complémentaires. Si nous avions des perspectives de développement importantes, on ferait d’abord appel au cash flow avec un appel à nos actionnaires mais dans le cadre d’une politique d’acquisition ciblée. Mais ce n’est pas le cas à court terme…C e qui importe avant tout c’est de réaliser de bonnes acquisitions et d’être capable de les intégrer… Ainsi, il est assez aisé de trouver les financements par la suite …
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