Boursier.com : Les résultats 2008, que vous avez publiés mercredi, font apparaître une rentabilité en baisse. Les premiers effets de la crise ?
J-P. H. : Au risque de tenir un discours qui paraisse décalé, j’affirme que 2008 a été une année positive pour Safran. Le groupe a démontré une belle capacité de résistance malgré un effet dollar qui a amputé notre EBIT de 646 ME, et d’autre part au niveau stratégique, grâce à une offre performante qui nous a permis d’enregistrer des commandes record pour le CFM et des parts de marché en hausse. L’année 2009 s’annonce comme un défi pour nous, un défi que nous sommes parfaitement capables de maîtriser.
Boursier.com : Vous avez évoqué un plan » Safran + « , de quoi s’agit-il ?
J-P. H. : Ce plan, lancé en janvier, est la suite logique du plan » Action V « , avec cependant des efforts de gains de productivité plus importants provenant de réductions des coûts de structure. En ce qui concerne les effectifs, notre action consiste à ne remplacer qu’un départ sur deux. Les embauches ne seront donc pas gelées.
Boursier.com : Le carnet de commande progresse en 2008, toutefois vous indiquez que certaines commandes ont été reportées en fin d’exercice. Craignez-vous de nouveaux reports en 2009 ?
J-P. H. : Il est possible que nous enregistrions de nouveaux reports ou annulations de commandes dans les prochaines semaines et prochains mois. A ce jour, ces annulations et reports de commandes ont concerné 250 avions équipés de moteurs CFM, soit environ 8% du carnet de commandes de ces moteurs. Mais notre situation saine, avec plus de cinq années de carnet de commandes, nous permet d’aborder cette période difficile avec sérénité.
Boursier.com : Quel a finalement été l’impact sur les comptes 2008 de la cession des activités de Téléphonie Mobile ?
J-P. H. : Les conditions financières et sociales ont été bien maîtrisées lors de l’opération de cession. Au final, les coûts de désengagement de la branche télécom se sont élevés à 233 Millions d’Euros, ce qui explique une partie significative de la diminution de notre résultat net 2008 par rapport à celui enregistré en 2007.
Boursier.com : Où en sont les retards concernant l’A400M ?
J-P. H. : Nous contribuons de toutes nos forces à aider nos partenaires et clients sur ce projet. Le moteur est une vraie réussite, affichant des performances remarquables. Nous attendons désormais la certification civile du logiciel qui fonctionne très bien. Cette certification civile est obligatoire même si l’A400 M est un avion militaire. Au niveau comptable, des provisions complémentaires de 40 ME ont été passées en 2008, portant ainsi le total du fond de provisions pour le programme à 160 ME au 31 décembre 2008.
Boursier.com : Le serpent de mer d’un rachat des activités de Défense de la SNPE semblait refaire surface à l’automne… Qu’en est-il aujourd’hui ?
J-P. H. : Avant d’initier une quelconque opération, qui c’est vrai ferait sens, il faut que la SNPE soit privatisée et donc que le Parlement légifère en ce sens… C’est la première étape indispensable d’un éventuel rapprochement…
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