Boursier.com : Vous venez de publier des comptes 2008 solides et bien accueillis par le marché. Netgem n’a pas ressenti les effets de la crise?
J.H. : Netgem se situe dans le marché du divertissement à domicile. Ce marché se porte bien et les opérateurs télécom qui sont nos grands donneurs d’ordre ne sentent effectivement pas vraiment les impacts de la crise.
Boursier.com : Allez-vous pouvoir commencer à verser un dividende?
J.H. : Le conseil d’administration a mis cette question sous délibéré jusqu’au prochain conseil qui convoquera l’assemblée générale pour approuver ces comptes… Si cette décision est prise, ce sera en avril au moment de l’AG. L’entreprise génère un cash flow très largement positif qui permet de financer notre développement interne. Et dans le climat actuel, avoir du cash est un atout considérable au moment où certains actifs pourraient se trouver disponibles dans des conditions que nous ne reverrons sans doute pas avant longtemps…
Boursier.com : Quelle part de votre chiffre d’affaires est directement liée à SFR? Cette prédominance ne présente-t-elle pas un risque?
J.H. : Cette part est de l’ordre de 80% en année pleine. Cette situation n’est agréable ni pour eux ni pour nous… Mais pour l’instant, cela fonctionne bien !
Boursier.com : Quelle tendance avez-vous observée au premier trimestre? Votre business est-il en train de changer?
J.H. : Jusqu’à présent, notre business provenait de l’acquisition par des opérateurs télécoms de clients ‘triple play’ (télévision, ADSL et téléphonie). Mais si nous analysons plus finement nos chiffres, nous nous rendons compte que le nombre de solutions ‘box TV’ que nous vendons actuellement est plus important que le nombre d’abonnés net ADSL qui sont recrutés… Le marché de l’ADSL, tiré par le PC, est en train d’entrer dans une phase de maturité. En France, les taux de pénétration de l’ADSL commencent à approcher les taux de pénétration du PC. La tendance que nous observons est plutôt liée à un travail par SFR de fidélisation de ses clients ADSL. Et tous les opérateurs observent que les clients ” tripe play ” sont beaucoup plus fidèles que les autres… Par conséquent, les opérateurs investissent de manière importante pour faire migrer leur clientèle vers la télévision, ce qui génère du business chez nous.
Boursier.com : Quelle est votre ” guidance ” pour 2009?
J.H. : Nous sommes optimistes pour 2009. Non seulement il y a encore un potentiel d’acquisition ADSL, mais surtout il y a un travail de fidélisation du parc abonné, ce qui laisse entrevoir un bon réservoir de clients possible sur l’année. Je ne livre pas de prévisions chiffrées car une partie potentiellement non négligeable de notre chiffre d’affaires dépend d’arbitrages purement marketing et commerciaux de SFR sur lesquels je n’ai aucune influence.
Boursier.com : La visibilité est donc bonne sur 2009, mais 2010 s’annonce plus incertain avec l’arrivée à maturité du marché de l’IPTV en France… La diversification des revenus devient indispensable…
J.H. : Effectivement, nous avons une bonne visibilité pour 2009. En 2010, nous pensons que le marché va rentrer dans une nouvelle phase… En France, la stratégie 2010 est de jouer ” l’horizontalisation ” du marché. Nous pensons qu’il faudra être capable de répondre à des offres de plus en plus fragmentées… Un peu à l’image de ce qui s’est passé dans la téléphonie mobile. Aujourd’hui, il n’y a pas de segmentation réelle de l’offre ” triple play “. Mais le marché devenant mature, les opérateurs vont commencer à créer des offres nouvelles. Notre chance est que la France est de loin le marché le plus avancé pour l’IPTV. C’est chez nous, je pense, que nous verrons l’émergence de nouvelles formes de commercialisation.
Boursier.com : C’est ce que vous avez commencé à faire avec le lancement du Pack TV Fnac…
J.H. : Absolument, nous commençons à tester ce marché. Et la tendance existe ! Les gens sont prêts à acheter une offre de télé IP indépendamment d’un abonnement ADSL. Aujourd’hui le marché de l’IPTV existe, il sort de sa phase de balbutiement…
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