Boursier.com : Les comptes annuels de Michelin, présentés vendredi dernier, portent les traces de la crise économique débutée fin 2008…
M.R. : Le groupe Michelin se défend bien durant cette période délicate et a même fait d’important progrès en termes de productivité. Le contexte s’est avéré redoutable en 2008, avec des prix de matières premières au plus haut durant le début d’année, puis un effondrement de nos commandes en fin d’exercice… Tous les acteurs du secteur sont touchés et nous observons que la marque Michelin et a su gagné des parts de marché pendant la crise.
Boursier.com : Vous ne donnez pas de prévisions chiffrées pour 2009…
M.R. : A l’heure actuelle, il ne nous est pas possible d’établir des prévisions pour 2009, tant l’environnement reste incertain. Nous observons, lors de ce premier trimestre, une tendance de marché similaire à celle enregistrée fin 2008. Au delà, le premier semestre s’annonce très difficile. Nous gérons au mieux cette période délicate, avec la conviction qu’une fois la crise terminée, nous aurons toutes les cartes en main pour rebondir fortement.
Boursier.com : La crise remet-elle en cause la réalisation de votre plan de compétitivité ?
M.R. : A fin 2008, Michelin affiche, dans le cadre de son plan de compétitivité, des économies de 511 Millions d’Euros. Michelin serait parvenu à afficher un montant de 600 ME si la production n’avait pas flanché fin 2008. Intrinsèquement, des progrès de compétitivité ont été réalisés en 2008 et s’exprimeront dès que la production reprendra. L’objectif du plan, à fin 2010 est toujours de parvenir à un montant de 1,5 à 1,7 Milliard d’Euros.
Boursier.com : Quel sera le niveau des investissements de Michelin en 2009 ?
M.R. : Nous allons diminuer nos investissements en 2009. En 2008, ils ont représenté 1,2 Milliard d’Euros, contre 1,6 MdE prévus initialement. Pour 2009, nous les ramenons à 700 ME, soit un montant plus que divisé par deux par rapport à ce que nous comptions investir initialement en 2008. Cette baisse importante ne va pas nous empêcher de mener à bien nos projets stratégiques de développement au Brésil, en Chine et en Inde.
Boursier.com : La baisse des investissements ne risque t-elle pas de vous pénaliser à terme en renonçant à de nouveaux produits ?
M.R. : Nous n’avons jamais abandonné notre stratégie de développement de nouveaux produits. Ils sont d’ailleurs en train de faire la différence sur le marché et nous sommes convaincus qu’ils correspondent aux attentes de la demande structurelle émanant du marché. L’innovation est plus que jamais au coeur de notre démarche.
Boursier.com : Quelle stratégie adopterez-vous dans les prochains mois en ce qui concerne la croissance externe ? Des tensions se sont fait jour entre le groupe Schaeffler et Continental…
M.R. : Le groupe Schaeffler, propriétaire de Continental, a besoin de Trésorerie. Si l’activité pneus de Continental devait être mise en vente, il est évident que Michelin ne serait pas absent du débat… Pour les autres dossiers, la réponse est la même. La crise pourrait conduire à des regroupements et Michelin a son mot à dire si un tel processus devait s’engager dans le secteur. Pour autant, il n’est pas question que Michelin se mette dans une situation financière à risque.
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