L‘institution basée à Francfort est l’une des banques européennes les plus influentes. Cependant, elle a de nombreux défis à relever pour devenir une banque d’investissement rentable, notamment pour faire face à la concurrence de ses rivaux américains qui ont fortement rebondi depuis la dernière crise financière.
Parmi ces défis, Deutsche Bank emploie une main-d’œuvre trop couteuse, la banque est négativement impactée par des systèmes informatiques internes dysfonctionnels affectant l’efficacité et la productivité de son personnel et détient des actifs importants qui sont considérés comme trop risqués pour être vendus.
Revenons un instant sur un point : les dysfonctionnements des systèmes informatiques.
Récemment la banque a admis avoir transféré le 16 mars 2017 un montant de 28 milliards d’euros « dans une opération financière de routine » vers un de ses comptes détenu à la chambre de compensation Eurex.
Bien que ce genre d’erreur comptable soit monnaie courante, le montant erroné est vraiment inhabituel, surtout qu’il est plus large que la capitalisation boursière de la banque ! 28 milliards d’euros ! On se demande vraiment comment la banque a pu faire une telle erreur ?
Mais le plus important reste à savoir comment une telle erreur n’a pas été pointée du doigts et corrigée lors des contrôles effectués par le back-office, ce qui pose beaucoup de question quant à l’efficacité de la gestion des risques et des contrôles chez Deustche Bank dont l’ancien PDG, Mr. Christian Sewing, avoir promis d’améliorer les systèmes informatiques qu’il trouvait « minables ».
Après 3 années consécutives de pertes, et un cours boursier très faible et en baisse constante (-15% en 2017), la banque a déclaré en Avril que Sewing remplacera John Cryan en tant que PDG de la banque.
Selon le conseil d’administration, un nouveau leadership « dynamique » est nécessaire car Cryan n’a pas su rétablir la réputation de la banque, malgré un ambitieux programme de restructuration prévoyant des suppressions massives d’emplois et une augmentation de capital.
Le nouveau PDG devrait donc avoir une stratégie directe et cohérente permettant à la banque d’atteindre enfin ses objectifs. Les analystes se demandent d’où pourrait venir la croissance car la société n’a pas atteint ses prévisions depuis de nombreuses années. Par exemple, au dernier trimestre 2017, la banque a enregistré une perte nette de 2,2 milliards d’euros, contre 1,9 milliard un an plus tôt, tandis que les revenus ont chuté de 19%. Les objectifs de prix sur l’action Deutsche Bank ont été réduits à de nombreuses reprises par de nombreux spécialistes comme Crédit Suisse, qui a abaissé son prix de 15 à 13 euros après le changement de direction.
La question clé est donc de savoir si la banque sera capable de s’adapter à un marché en constante évolution et de plus en plus difficile, avec un modèle d’entreprise jugé obsolète par beaucoup, sans parler d’une réglementation plus stricte qui pourrait continuer à affecter les résultats du secteur bancaire.
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