Septembre 2019. L’action Tesla est présente sur les marchés depuis plus de 9 ans et connait une hausse constante mais relativement linéaire de son cours. Celui-ci s’accélère subitement en fin d’année 2019 puis à nouveau en Mars 2020 après l’épisode de crise sanitaire. Mais alors, quelles sont les raisons du succès de l’entreprise américaine dont le cours a été quasiment multiplié par 10 en l’espace d’un an ?
Une avance technologique considérable
Il y a quelques mois, certains acteurs du secteur automobile reconnaissaient un retard technologique important sur la firme américaine. Ils le chiffraient alors à près de 6 années. Il s’agit du principal avantage concurrentiel de l’entreprise.
Le point d’orgue de cet avantage technologique est probablement l’Autopilot qui ne cesse d’être amélioré depuis sa création en 2014. Afin de viser à percer les mystères de l’Autopilot et de son intelligence artificielle, le journal japonais Nikkei Business n’a d’ailleurs récemment pas hésité à désosser une Tesla Model 3 pour la présenter à des ingénieurs de grands groupes automobiles comme Volkswagen ou Toyota. Si ces groupes investissent pourtant des centaines de millions de dollars en recherche et développement, force est de constater qu’ils sont à la traine et que le retard technologique s’accumule.
Le fameux Battery Day tenu cette année le 22 Septembre est l’incarnation de la prépondérance de la technologie dans la nébuleuse Tesla. Les investisseurs, plutôt déçus des annonces ont sanctionné l’action Tesla de près de 10 % sur la séance de bourse du lendemain.
Une maitrise totale de la chaîne de production
Le parc automobile mondial tend petit à petit vers plus d’électrique. Ce schéma, Tesla l’a aussi très bien compris. Se fournissant en batteries auprès du japonais Panasonic, la firme américaine entend bien à moyen terme internaliser la production afin de renforcer encore plus sa maitrise de la chaine de production. Autre aspect positif de l’internalisation : le groupe pourra sensiblement réduire les coûts et axer sa stratégie de batteries sur une différenciation encore plus prononcée.
Un des axes stratégiques pour la marque est de viser l’autonomie en ce qui concerne la conception et la fabrication des batteries. L’objectif sous-jacent derrière la volonté de maitriser l’intégralité de la chaine de production est double. Premièrement, cela permettra au groupe de ne pas être dépendant des approvisionnements d’autres firmes. Deuxièmement, Tesla voit dans l’externalisation des tâches un frein considérable à l’innovation. En internalisant au maximum Tesla s’offre le luxe de pouvoir innover beaucoup plus librement.
Les annonces faites pendant le “Battery Day” vont totalement dans ce sens. Ainsi, si les innovations pronées par le groupe Tesla s’avèrent efficaces, les coûts de fabrication pourraient diminuer de 56 %. Quant aux investissements dans les usines de fabrication, ils pourraient alors baisser de près de 70 %. C’est malheureusement le conditionnel qui a quelque peu freiné les investisseurs.
Des promesses écologiques de premier ordre
La dynamique mondiale est à la considération des émissions de gaz à effet de serre et de la pollution de façon beaucoup plus générale. Sur ce point, la firme Tesla semble être parmi les bons élèves. Comme le suggère la marque elle-même, sa proposition de valeur est de contribuer à “l’accélération de la transition mondiale vers un schéma énergétique durable”.
Si Elon Musk souhaite avant toute chose internaliser la production et la conception des batteries, la conception de batteries plus vertes est aussi assez haut placé dans le cahier des charges. C’est notamment pour des problématiques de recyclage des matériaux que la firme souhaite passer du cobalt au nickel, plus facilement recyclable en fin de vie. Le groupe souhaite aussi remplacer le lithium des batteries par du silicone. A ceci, un double avantage : à la fois en terme de coût mais aussi en terme d’impact écologique, l’extraction du lithium ayant un coût environnemental loin d’être neutre. L’objectif affiché est de pouvoir concurrencer à terme les véhicules essence ce qui ouvrirait alors un marché beaucoup plus important pour Tesla. C’est en tout cas ce que promettait le PDG de l’entreprise, affichant au passage sa volonté de pouvoir produire d’ici 3 ans une voiture à moins de 25 000 $.
Ne serait-ce d’ailleurs pas l’une des clés de la success story de Tesla ? Réussir à combiner ce que beaucoup pensent impensables : un impact carbone moindre à moindre coût et de façon générale faire toujours mieux pour moins cher. Est ce viable à long terme ? Les marchés financiers donneront leur verdict à plus ou moins long terme !
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