Suite aux différents confinements, les comportements et les envies immobilières des ménages ont évolué. Des comportements aussi influencés par les politiques de taux d’intérêt très bas, le développement du télétravail mais aussi par les modifications des conditions d’accès au crédit. Au milieu de toutes ces variables, les villes moyennes de province tentent de tirer leur épingle du jeu. Ici, nous allons tâcher de voir ce que mettent en place concrètement ces villes pour attirer les exilés des grandes villes.
Le confinement : un vecteur du changement des mentalités ?
Si pour l’heure, ces velléités de départ ne se matérialisent pas dans les mêmes proportions à l’achat, il y a fort à parier pour que les confinements aient profondément changé la vision du bien immobilier idéal chez bon nombre de français. Comme tendent à le prouver l’évolution des critères de recherche prioritaires de ces derniers mois. Selon des données du site Seloger.com, les intentions d’achat pour les villes de moins de 20 000 habitants en avril 2021 représentaient 48 % du volume total des recherches. Soit 3 fois plus qu’en mai 2020.
Il semblerait donc que ce soit la répétition des confinements qui modifie les envies en profondeur. Si le développement du télétravail venait à se généraliser dans les mois à venir, cela pourrait également être un point de bascule à considérer. Même pour celles et ceux qui souhaitent investir dans l’immobilier locatif.
Les services : un axe à développer pour les petites villes
Quitter la métropole ne se fera pas à tout prix pour un grand nombre d’urbains. Pour que le grand saut s’opère, la qualité de vie des villes moyennes doit s’améliorer. Avec en premier chef, l’importance du cadre de vie. De nombreuses mairies de moins de 20 000 habitants cherchent aujourd’hui à capitaliser sur les envies d’ailleurs des urbains. En travaillant en premier lieu, les services en centre-ville. Des services à l’attention de tous les publics avec des crèches, des commerces de proximité, des bureaux, des logements sociaux ou encore des résidences pour sénior.
Les urbains attendent aussi des petites et moyennes villes, un cadre plus vert et plus végétalisé. Pour favoriser cette transition, des dispositifs existent déjà. Ils sont souvent bien antérieurs à la crise sanitaire et prennent un écho encore plus retentissant aujourd’hui. Nous pensons notamment au programme « Réinventons nos coeurs de ville » lancé en mars 2019 et dont l’objectif est de faciliter les programmes urbains innovants en centre ville. Des programmes à la fois plus vertueux en matière environnementale mais aussi beaucoup plus inclusifs d’un point de vue social.
Le programme « Petites villes de demain » est quant à lui né post-covid. Avec une mise en route en octobre 2020. Ce programme a pour principal objectif de dégager des budgets à l’attention des élus locaux (communes et communautés de communes de 3 000 à 20 000 habitants), dans le but de dynamiser les territoires. Ce programme national est abondé à hauteur de 3 milliards d’euros. Il prendra forme jusqu’en 2026.
L’importance de redéfinir la mobilité et de bâtir les quartiers clés
Si il s’agit d’un sujet brulant pour les grandes métropoles françaises, le sujet est tout aussi primordial pour les villes plus modestes. Les quartiers autour des gares doivent pouvoir faire peau neuve et redevenir attractifs. Des zones qui doivent faire l’objet d’investissements parfois massifs afin de développer une vie de quartier. A la fois sur le plan de l’habitat mais aussi de l’emploi. Ces quartiers doivent être en mesure d’apporter de l’emploi et de l’attractivité pour les villes qui feront la démarche d’y investir.
Car si les français semblent prêts à déménager durablement dans des villes plus modestes, ils restent attachés à la proximité des grandes villes. Notamment par le train. Pour des villes de taille moyenne, il peut aussi être intéressant de travailler sur la dynamique des territoires. En cherchant par exemple à développer plus de liaisons de la ville vers la métropole voisine.
Co-construire des projets avec les habitants
L’urbanisme des villes moyennes devra aussi de plus en plus considérer l’importance du lien social. Un besoin souvent lié au côté impersonnel des très grandes métropoles et qui pourrait encore plus s’exprimer si le télétravail venait à devenir la norme à l’avenir. Pour répondre à cette problématique, il faudra s’interroger sur la mise en place de projets communs. Comme les serres collaboratives, les jardins partagés ou les installations communes de quartier.
La construction et la mise en place de projets communs pourrait aussi contribuer à renforcer la mixité sociale et générationnelle. Les projets immobiliers, qu’ils soient d’habitat et / ou de bureaux doivent également être tournés vers l’inclusion et le développement du lien social entre les occupants des lieux.