Si la tendance était déjà présente avant l’épisode de crise sanitaire, celui-ci n’a fait qu’accélérer le phénomène. De plus en plus de français souhaitant accéder à la propriété souhaitent le faire en achetant un bien plus grand et avec un jardin. Est ce que ce changement d’habitudes va entrainer des réajustements sur le marché immobilier ? Quelles zones vont en pâtir et lesquelles en profiteront ? Nous allons tâcher de répondre aux questions que ce phénomène soulève.
Des critères de recherches modifiés par le confinement
Plus de 20 % des français ont mal vécu la période de confinement. Ce chiffre grimpait jusqu’à 47 % dans les grandes métropoles françaises comme Paris, Lyon, Marseille ou Bordeaux. A contrario, le baromètre Qualitel estimait que 65 % des personnes vivants en zone rurale estimaient leur logement comme parfaitement adapté pour une période comme le confinement. Pourquoi ? La première raison invoquée est la présence d’un espace extérieur.
Dorénavant, les urbains souhaitent un logement plus grand, avec une terrasse ou un jardin. C’est ce que tend à démontrer l’étude de PAP menée en Aout 2020 sur près de 4 millions d’utilisateurs du site. Une majorité de répondants se dit près à s’éloigner des centres villes pour pouvoir acheter ou louer plus grand.
La proximité du travail : Un élément moins considéré par les français
C’est en tout cas la tendance qui semble se dessiner. Probablement accentué par le développement du télétravail, la proximité du lieu de travail tend à perdre en importance dans le choix d’un bien immobilier. A l’inverse, d’autres facteurs prennent une place encore plus importante comme :
- La proximité d’infrastructures de qualité (écoles, commerces de différentes taille, crèches…)
- La qualité de la connexion internet et du réseau mobile
- La présence d’un réseau de transport efficace
Seuls 28 % des français accordent encore une importance primordiale à la proximité du lieu de travail.
La “ville moyenne” séduit de plus en plus
Comme nous le montrions, de nombreuses villes ont la côte depuis le déconfinement. L’indicateur de tension immobilière semble en effet monter en flèche dans des villes de province comme Limoges, Le Mans ou encore Angers.
D’autres villes plus petites ont aussi le vent en poupe. Ce sont typiquement des villes entre 5 000 et 30 000 habitants, situées à moins d’une heure d’une grande métropole et donnant la possibilité d’acheter plus grand, le plus souvent en payant moins. Car si les taux d’intérêts restent bas, les banques sont dorénavant beaucoup moins enclines à prêter au delà du seuil de 33 % d’endettement. Pour l’acheteur, l’enveloppe pour emprunter se réduit, ce qui joue aussi un rôle dans le choix de s’éloigner des grandes villes.
De nombreuses petites villes de province n’hésitent d’ailleurs plus à travailler avec des “managers de centre-ville” pour repenser leurs schémas urbanistiques et donner plus d’attractivité aux lieux de vie.
Vers un déclin des métropoles ?
En comparant Aout 2019 et Aout 2020, les agences immobilières de la région parisienne enregistrent en moyenne une baisse de 5 % des recherches sur les biens de la capitale. A contrario, les recherches sur les biens augmentent pour le Val de Marne (+ 32 %), la Seine Saint Denis (+ 37 %) ou encore les Hauts de Seine (+ 29 %). Au sein de la grande couronne parisienne, les recherches explosent pour des biens dans l’Essonne, les Yvelines, La Seine et Marne ou encore le Val d’Oise avec une hausse de 83 % du nombre de recherches par rapport à 2019. Si vous souhaitez investir dans l’immobilier, ces zones géographiques semblent se démarquer.
Si l’exemple parisien est frappant, il doit être à nuancer pour les grandes villes de Province. Ainsi, si des villes comme Bordeaux connaissent une hausse du nombre de recherche ( + 21 %), le département entier de la Gironde connait lui une hausse beaucoup plus significative ( + 70 %). Même constat pour le département du Rhône ( + 86 %) avec une hausse plus mesurée pour la ville de Lyon ( + 37 %).
En terme de différentiel de prix, cette baisse du nombre de recherche ne se traduit pour l’heure pas par une diminution des prix. Cela est essentiellement du au fait que la plupart de ces grandes villes connaissent déjà un indicateur de tension immobilière très élevé. La légère baisse de celui-ci ne contribue donc pour l’heure pas à une baisse des prix de l’immobilier dans ces villes.
Questions & Réponses (0)