L’action Prada a commencé sa carrière boursière sans « bling bling » ce matin à Hong Kong ! Le titre du groupe de luxe italien est tout de même parvenu à se maintenir au-dessus de son cours d’introduction de 39,50$ de Hong Kong, atteignant même en séance 40$ (+1,2%) avant de revenir à 39,55$ peu avant la clôture. Sur le marché gris, ces dernières 48 heures, le titre s’échangeait en baisse de 2% à 3% par rapport à son cours d’introduction, mais il a bénéficié ce matin d’un contexte général plus positif, l’indice Hang Seng rebondissant de 1,7% peu avant la fin de la séance.
Confronté à un climat boursier délicat ces dernières semaines, le groupe de luxe italien avait dû revoir en baisse sa fourchette de prix de lancement la semaine dernière, et a levé moins d’argent que prévu sur le marché de Hong Kong, soit l’équivalent de 2,1 Mds$ US au lieu de 2,6Mds$ escomptés au départ… La majorité des entreprises qui sont entrées cette année à la Bourse de Hong Kong ont vu leurs cours de Bourse baisser depuis leur introduction, ce qui devrait ralentir le flux des candidats dans les prochains mois, estiment les analystes.
A l’issue de cette opération, Prada, créé en 1913, reste contrôlé par les membres des familles fondatrices, dont la présidente Miuccia Prada et le directeur général Patrizio Bertelli (mari de Miuccia). Le groupe s’attend à une hausse d’au moins 46% de ses bénéfices au 1er semestre 2011, et prévoit d’ouvrir 80 magasins par an sur les trois prochaines années, dont 10 à 12 boutiques par an en Chine et 25 dans toute l’Asie…
En 2010, Prada a affiché un bénéfice net plus que doublé, à 250,8 ME, et un chiffre d’affaires en hausse de 31% à 2,05 MdsE… Des résultats obtenus grâce à la forte croissance des ventes dans la zone Asie-Pacifique (+63%), devenue l’axe de développement prioritaire de la direction.
De nombreux analystes ont toutefois estimé que le prix d’introduction valorisait pleinement le titre Prada, à environ 23 fois les estimations de bénéfices 2011, un niveau équivalent au leader mondial du secteur LVMH, qui affiche une marge nette supérieure à celle de Prada (près de 15% en 2010, contre 12% pour l’italien).
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Charles Ledoux
