Des responsables du gouvernement colombien ont confirmé les plans ayant pour objectif la création d’une cryptomonnaie étatique. Ainsi plutôt que de suivre l’exemple du Salvador et de donner un cours légal au Bitcoin (BTC), la Colombie semble vouloir faire le choix d’une monnaie numérique centralisée au mépris de la vie privée de ses citoyens, et cela dans le seul but d’augmenter le PIB.
Le gouvernement soutient l’idée d’une nouvelle monnaie numérique
Leonardo Villar, qui est pour rappel le gouverneur de la banque centrale colombienne, a fait référence à la création d’une nouvelle monnaie numérique nationale afin de faciliter les transactions pour les consommateurs. Ce dernier confirme et déclare :
« La banque centrale colombienne souhaite avancer vers le développement d’un système de transferts numériques ».
De son côté, Luis Carlos Reyes qui est le directeur de l’agence colombienne des impôts et des douanes, a annoncé que la création de cette monnaie numérique permettrait de lutter contre les délits et les crimes financiers comme l’évasion fiscale par exemple.
Dans le cadre d’une interview donnée au magazine local Semana, Luis Carlos Reyes a décrit que l’évasion fiscale représentait l’équivalent de 6 à 8 % du PIB de la Colombie. Ainsi il parait acceptable de se dire que l’utilisation d’une cryptomonnaie pourrait éventuellement être une solution dans ce cadre, néanmoins il existe des risques conséquents vis à vis de la sécurité et du droit à la vie privée des citoyens.
Lui Carlos Reyes poursuit et décrit également la future cryptomonnaie comme étant profitable pour les finances publiques. Cependant, il ne fournit pas plus de détails sur les caractéristiques propres à cet actif numérique.
Des réminiscences de la cryptomonnaie Petro
Avant de commencer il est tout d’abord nécessaire de rappeler ce qu’est le Petro ; il s’agit d’une cryptomonnaie émise par le Vénézuela en 2018 et adossée aux réserves de pétrole et de minerai du pays. Sa mission est relativement simple à envisager puisqu’elle consiste à complémenter la valeur du bolivar qui est pour rappel la monnaie locale du Vénézuela.
La réponse globale à cette initiative a été plutôt négative, puisque de nombreux économistes réputés tel que Jean Paul Leidenz ou Steve Hanke ont déclaré que le Petro allait tout simplement encourager d’avantage l’hyperinflation du pays. Bloomberg va même plus loin et décrit le projet dans son ensemble comme étant une arnaque.
Avec un tableau pareil cela n’annonce rien de bon pour la suite. Pire encore, il est nécessaire de garder à l’esprit que les gouvernements qui souhaitent mettre le pied dans le monde de la blockchain doivent également accepter de partager le pouvoir dans ce domaine. Autrement, la cryptomonnaie n’est qu’un instrument de plus dans les mains d’un gouvernement potentiellement autoritaire.
Le président colombien Gustavo Petro avait affiché son soutient au concept de cryptomonnaie dès l’année 2017, il avait même ajouté que l’adoption des cryptos pourrait éventuellement aider les pays d’Amérique latine à faire face à la très forte inflation des monnaies nationales. Ce dernier poursuit et déclare :
« C’est une monnaie communautaire qui repose sur la confiance de ceux qui effectuent des transactions avec elle. Puisqu’elle est basée sur une blockchain, la confiance se mesure et grandit, d’où sa force ».
Néanmoins le futur nous dira s’il souhaite une décentralisation monétaire ou simplement à profiter d’un effet d’annonce voire à contrôler sa population sur le plan économique.
Pour en savoir plus sur l’implémentation des cryptomonnaies au Salvador, n’hésitez pas à consulter notre précédent article sur le sujet.