Pendant longtemps, la blockchain Ethereum a été la seule à exister sur le terrain des NFT. Si l’Ethereum reste toujours le grand leader du domaine, d’autres blockchains ont débarquées et sont à même d’héberger également des NFT. La compétition se durcit entre ces blockchains de façon à capter un marché des NFT à fort potentiel. Dans ce contexte, la blockchain Solana vient de lancer une technologie qui permet de réduire les frais des NFT. De quoi marquer de gros point dans la course aux NFT ?
Le coût associé à la création d’un NFT
Un NFT est jeton non-fongible. De façon plus concrète, il s’agit d’une image ou d’une vidéo à laquelle un token est associé. Ce token renferme toutes les informations de l’objet en question et est stocké sur une blockchain.
L’action de créer un NFT est appelé le « minting ». En français, cela peut se traduire par le fait de « frapper » ou de « graver » (dans la pierre) quelque chose. Le minting désigne donc le fait d’inscrire le jeton NFT sur une blockchain. Or, cette action représente un coût qui peut varier de quelques centimes d’euros à plusieurs dizaines voire centaines d’euros.
Le montant des frais dépend principalement de la blockchain utilisée. Pur le minting, des frais de gas s’appliquent. Ces frais interviennent lors de chaque transaction et servent notamment à récompenser les personnes en charge de leur validation. Ils sont versés directement dans la crypto utilisée sur la blockchain, en ETH sur l’Ethereum par exemple. Mais le montant de ces frais n’est pas fixe et varie notamment en fonction de l’état du trafic sur le blockchain. Si les transactions sont nombreuses, ces frais augmentent afin de réguler naturellement le trafic. Sur l’Ethereum, il s’agit d’ailleurs d’un problème récurrent. A cause de son fort trafic, les utilisateurs font face à des frais de gaz très élevés. De plus, ces frais sont à payer pour chaque NFT créé. Dans le cas d’une collection de plusieurs milliers de NFT, vous comprenez donc que la note peut vite devenir très salée…
Dans ce contexte, la blockchain concurrente Solana vient de lancer une technologie intéressante.
Des NFT « compressés » pour réduire les coûts sur le Solana !
Découvrez ci-dessous ce qu’a mis en place la blockchain Solana pour réduire les coûts inhérents à la création de NFT. Cette solution arrive au bon moment alors que la blockchain rencontre des difficultés et a vu partir plusieurs projets NFT.
Qu’est-ce que la technologie « state compression » ?
La technologie a été développée par Solana Labs en partenariat avec d’autres acteurs comme Metaplax. Appelée « compression d’état », celle-ci vise à réduire le volume des données associées aux NFT en ligne afin de réduire les frais. Dans les faits, cette technologie utilise la méthode des arbres Merkle, une structure qui permet de stocker des données hors chain.
La blockchain Solana faisait déjà partie des moins chères en ce qui concerne la création de NFT. Mais avec cette technologie, elle espère attirer encore plus d’utilisateurs NFT et se différencier de l’Ethereum.
« La compression d’état est une nouvelle technologie primitive qui tire parti des arbres de Merkle. Cette structure de données compatible avec la compression permet aux développeurs de stocker une petite quantité de données on chain et de les mettre à jour directement dans le registre Solana, réduisant considérablement le coût de stockage des données tout en utilisant la sécurité et la décentralisation de la couche de base de Solana. La compression d’état fait un usage élégant d’une structure de données bien connue et l’applique à la vitesse de Solana, prouvant une fois de plus que Solana est le meilleur endroit pour créer des produits Web3 évolutifs et axés sur l’utilisateur. Nous avons hâte de voir ce que vous faites. » Jon Wong, Responsable technique à la fondation Solana
Un million de NFT créés pour simplement 113 $ !
Pour expliciter la plus-value de cette technologie, Solana a publié sur son site un tableau comparatif des coûts (au cours actuel des cryptos) associés à la création de NFT. Par exemple, pour la création de 1 000 NFT, le coût est estimé à 253 $ sur le Solana, plus de 33 000 $ sur l’Ethereum et 33 $ sur le Polygon. Qu’en est-il avec la technologie de compression du Solana ? Le coût tombe à 54 $. Dans ce cas-là, on voit que le Polygon (solution layer 2 de l’Ethereum) reste le plus intéressant. Mais qu’en est-il pour une collection plus importante de NFT ?
La technologie de compression du Solana sort vainqueur (et de loin) comme en témoigne les frais suivants :
- 10 000 NFT créés :
- Solana (sans compression) : 2 536 $.
- Solana (avec compression) : 73 $.
- Ethereum : 336 231.
- Polygon : 328 $.
- 100 000 NFT créés :
- Solana (sans compression) : 25 368 $.
- Solana (avec compression) : 89 $.
- Ethereum : 3 360 800 $.
- Polygon : 3 283 $.
- 1 000 000 NFT créés :
- Solana (sans compression) : 253 680 $.
- Solana (avec compression) : 113 $.
- Ethereum : 33 606 488 $.
- Polygon : 32 832 $.
- 10 000 000 NFT créés :
- Solana (sans compression) : 2 536 800 $.
- Solana (avec compression) : 227 $.
- Ethereum : 336 063 368 $.
- Polygon : 328 320 $.
Comme vous pouvez le voir, avec la compression du Solana, les frais n’augmentent donc pas de façon linéaire en fonction du nombre de NFT créés. Pour les personnes qui souhaitent « minter » de grosses collections de NFT, cette technologie est particulièrement avantageuse.