Le président de la Réserve fédérale Jerome Powell s’est exprimé dans le cadre d’un débat et a déclaré face à un panel de représentants des banques mondiales :
« Depuis la pandémie, nous vivons dans un monde où l’économie est conduite par des forces très différentes ».
Avec Powell, trois des plus grands banquiers mondiaux se sont réunis cette semaine au Portugal et leur constat sur la situation actuelle des marchés est terrible : les forces qui ont pesé de leur poids afin de lutter contre l’inflation, et cela depuis plusieurs décennies avant la pandémie mondiale, pourraient ne jamais refaire surface. Il y a quelques années les dynamiques liées à la globalisation ainsi qu’aux jeunes démographies contribuaient à maintenir une augmentation stable des prix ainsi que des coûts de production bon marchés.
En conséquence des limites actuelles liées aux productions de bien et de services, les taux d’intérêts sont en train d’être sévèrement ajustés à la hausse par les banques centrales à travers le monde. Jerome Powell a par ailleurs soutenu cette augmentation des taux d’intérêt de la Fed comment une nécessité afin de ramener l’inflation à son aspiration de 2%. Il est ici question d’une augmentation jamais vue depuis 1994, à savoir 75 points à la hausse. De son propre aveu, la Fed souhaite un ralentissement contrôlé de la croissance afin d’assister l’économie américaine à faire front face aux bouleversements des chaines d’approvisionnements.
Un paysage économique bouleversé par des crises multifactorielles
L’impact de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février dernier a particulièrement affecté les prix mondiaux, en particulier en ce qui concerne le secteur de l’énergie. Ces récentes hausses ont durement frappé l’Europe dont les banques centrales sont inquiètes à propos d’une éventuelle inflation de deuxième temps liées aux entreprises nationales fixant des prix plus élevés.
Désormais l’inflation rapide pourrait potentiellement créer un schisme dans la perception des consommateurs, en effet l’inflation pourrait même devenir une caractéristique permanente de nos économies et ainsi avoir pour conséquence que les ménages et les entreprises seraient beaucoup plus regardants vis-à-vis de leurs frais ; qu’ils s’agissent des coûts liés aux fonctionnements des sociétés, des salaires versés aux employés ou bien des dépenses quotidiennes pour les biens alimentaires.
L’un des changements majeurs que l’on constate aujourd’hui c’est que le monde commence à tourner le dos à l’intégration des marchés sur le plan global, en clair la mondialisation est peut-être un concept qui commence à s’essouffler.
Il y a dès à présent des discussions sur l’intérêt potentiel de couper court aux délocalisations et de ramener les usines à une distance plus proches des territoires consommateurs de biens. Ce qui fait bien sûr écho aux récents mouvements haussiers sur le secteur de l’énergie, mais il est possible de voir plus loin et de constater que le traumatisme du ralentissement des activités lié à la pandémie est toujours bien présent.