Depuis le dimanche 26 juin, les pays membres du G7 sont réunis à Elmau en Allemagne à l’occasion d’un sommet où les différents chefs d’État et de gouvernements ont détaillé la mise en place des futures sanctions à l’encontre de la Russie.
Un équilibre précaire entre les sanctions et les tensions sociales ?
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui n’était pas physiquement sur place, a demandé un effort afin de renforcer les sanctions contre la Russie. Les Européens et les Américains ont également fait savoir via un communiqué commun de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et du président Joe Biden qu’ils allaient maintenir leur résistance afin de se détacher de leur dépendance au gaz russe, qui représentait jusqu’à maintenant une part importante de leur consommation d’énergie.
Néanmoins ces derniers doivent également faire face à une remontée de l’inflation et au risque de récession de leurs économies respectives, mais également au coût social des mesures de restriction passées et futures liées aux produits énergétiques russes.
Le président Charles Michel a annoncé aux journalistes lors du sommet :
« Nous voulons nous assurer que ce que nous décidons aura un effet négatif sur la Russie et non un effet négatif sur nous-mêmes ».
L’objectif est bien sûr d’amenuiser la source principale de rentrée d’argent de la Russie mais également d’éviter une envolée des prix du gaz et du pétrole, c’est pourquoi la France a fait savoir qu’elle juge nécessaire que l’ensemble de la communauté internationale s’organise afin que les volumes requis soient disponibles sur le marché. Cet appel est à la fois destiné aux pays producteurs qu’aux pays consommateurs, si bien que la question du retour du Venezuela et de l’Iran sur le marché pétrolier est désormais de nouveau sur la table.
La question de l’Inde et de la Chine
A la suite de rudes négociations, les dirigeants de l’Union Européenne se sont accordés afin de finalement décider qu’ils allaient exclure dans les six prochains mois la majeure partie (plus de 90% pour être exact) du pétrole russe de leur consommation énergétique. Cette décision avait déjà été prise par les Etats-Unis, cependant il est important de garder à l’esprit que ces derniers sont dans une position différente puisqu’ils ont l’avantage d’être eux-même un gros producteur de pétrole.
Les dirigeants du G7 souhaitent maintenir le cap et devancer un accroissement trop rapide des prix du pétrole, cependant les négociations s’annoncent difficiles car Moscou semble avoir déjà trouvé d’autres alternatives. En effet l’Inde et la Chine semblent avoir dès à présent démontré leur attrait pour l’or noir Russe, les deux pays ayant la possibilité d’acheter lesdites ressources à un prix réduit à conséquence des sanctions occidentales. Voilà qui explique pourquoi ces derniers sont devenus les premiers acheteurs de brut russe.
Le directeur de recherche à l’IRIS et spécialiste français des problématiques énergétiques Francis Perrin pense qu’un plafonnement des prix du pétrole est une idée déraisonnable en raison d’une mise en place « extraordinairement compliquée à mettre en œuvre ». Par ailleurs ce dernier a également déclaré :
« Instaurer un prix plafond ne paraît donc pertinent que s’il s’applique à d’autres pays qui n’ont pas sanctionné la Russie ».
La solution réside peut-être dans un plafonnement via les services encadrant les exportations de pétrole russe, en l’occurrence le terme service désigne les contrats d’assurance des chargements d’or noir ainsi que les transports maritimes.
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