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Reconfinement : Quid du secteur de l’assurance ?

Alors que les français abordent leur troisième semaine de reconfinement, un secteur attire une nouvelle fois les projecteurs : celui de l’assurance. Entre absence d’une ligne directrice commune des acteurs du secteur, manque de communication, l’image de la profession avait été mise à mal lors de la première vague. Aujourd’hui, le secteur entend bien redorer son blason. Voyons ensemble un aperçu des différentes prises de position du secteur de l’assurance.

Un secteur à l’image écorné pendant la première vague

Conditions parfois floues, lenteurs administratives, lecture parfois partiale des clauses de certains contrats, grilles de lecture différentes pour qualifier la perte d’exploitation. La première vague de confinement avait laissé un goût amer dans la bouche des administrés.

Un secteur à l'image écorné pendant la première vague
Lors de la première phase de confinement, la satisfaction client n’avait pas été au rendez-vous

Pire encore, certains acteurs de la branche regrettaient l’absence d’un front commun des acteurs du secteur. Certaines initiatives comme celles de la MAIF de rembourser le montant des primes d’assurance automobile pendant les 8 semaines de confinement avaient pu faire grincer des dents. Notamment auprès de certains autres assureurs. Pour certains acteurs de l’assurance, ce genre de démarches n’étaient motivées que par un seul et unique but : se faire de la publicité. En laissant croire au passage que chaque compagnie pouvait être en mesure de rembourser.

Les divergences d’opinion quant à la classification de la covid-19 au rang d’autres pandémies comme le SRAS avait aussi fait couler beaucoup d’encre. En jeu ? L’indemnisation de certains administrés couverts par le risque de pandémie. La couverture devant s’appliquer uniquement aux virus encore inconnus. Or, la lecture de certains assureurs avait alors été de considérer la covid-19 comme une simple forme dérivée du SRAS. Cette lecture entrainait de facto une absence de prise en charge des administrés. Ce fût par exemple le cas du festival Hellfest qui reprochait à son assureur cette lecture de la situation.

Quelques mesures mises en place par les assureurs

Nous l’aurons compris, pour le secteur de l’assurance, la priorité est désormais de redorer son image. Par la proximité avec les administrés notamment. Les conditions générales de ce second confinement permettent par ailleurs aux agences physiques de rester ouvertes.

Comme le détaille Florence Lustman, présidente de la Fédération Française de l’Assurance (FFA) : “Les assureurs seront pleinement mobilisés sur le terrain aux côtés de leurs assurés et continueront à proposer des solutions pour les soutenir”

Dès l’annonce de la seconde phase de confinement, un certain nombre de mesure ont été mises en avant. En tant que bailleurs, les 280 membres de la FFA se sont engagés à renoncer à au moins un mois de loyer pour les entreprises fermées administrativement et de moins de 250 salariés. Conformément aux annonces du gouvernement qui encourageait cette pratique par un crédit d’impôt à l’attention des bailleurs. Cette mesure s’applique notamment à des secteurs très touchés comme celui du tourisme avec les hôtels ou encore les restaurants. Elle touche par ailleurs les loyers sur les mois d’Octobre, Novembre et Décembre 2020.

Pour l’ensemble des commerces dans l’obligation de laisser le rideau baissé, les assureurs continueront de couvrir leurs risques. Et ce malgré les retards de paiement qui pourraient exister pendant cette seconde phase de confinement. La mesure avait déjà été mise en place entre Mars et Juin et avait permis à plus de 800 000 entreprises de bénéficier d’un report de primes.

Enfin, d’autres mesures comme la couverture du matériel informatique des entreprises sur le lieu de résidence des collaborateurs ont aussi été mises en place. Sur ce point, les assureurs répondent à l’appel du pouvoir exécutif de généraliser le recours au télétravail.

Quid du fond de solidarité ?

Si lors de la première vague le secteur de l’assurance avait abondé le fond de solidarité à hauteur de 400 milliards d’euros, il n’a pas été question d’une contribution pour le mois de Novembre.

Le fond de solidarité réactivé le 29 Octobre par le ministre Bruno Le Maire devrait cette fois être supporté en intégralité par l’état. En terme de dépenses budgétaires, l’enveloppe allouée pour le mois de Novembre est estimée à près de 6 milliards d’euros. L’état pourrait aussi prendre des mesures dans les semaines à venir concernant le mois de Décembre 2020. D’autant plus qu’un prolongement des mesures au delà du 1er Décembre n’est pas à exclure.

Une assurance pandémie à l’horizon 2022 pour les entreprises ?

L’autorité de tutelle a récemment établie que 93 % des contrats actuels ne disposaient d’aucune couverture contre une pandémie. C’est encore trop peu au regard du risque systémique que la pandémie fait peser.

Des négociations sont en cours entre la FFA et les pouvoirs publics. Le secteur de l’assurance entend ne pas porter seul le risque et entend mettre en place une participation de l’état en cas de nouvelle pandémie. Le système visé par les assureurs ressemblerait alors à ce qui existe déjà en terme de couverture des catastrophes naturelles.

Si la première phase est celle de la négociation, il faudra ensuite attendre l’élaboration et le vote d’une nouvelle loi puis une retranscription dans chacun des nouveaux contrats.

L’assurance pourrait être rendue obligatoire. Pour donner lieu à indemnisation, elle ne couvrirait alors qu’une pandémie aux caractéristiques bien distinctes de la covid-19. Cette distinction devra être validée par les organismes scientifiques compétents. Et par des critères identifiés au préalable. L’indemnisation des entreprises devrait s’effectuer en prenant comme paramètre moteur, les fermetures administratives décidées par le pouvoir exécutif. Les modalités du fonctionnement de cette assurance seront précisées prochainement par Bercy.

En tous les cas, cette nouvelle assurance ne couvrira pas les évènements ou les pertes d’exploitation directement liées à la covid-19. Y compris pour l’année 2021. Les discussions se heurtent pour l’heure principalement sur le caractère obligatoire de cette police d’assurance, point bloquant pour de nombreux assureurs. Bercy de son côté affirme que c’est une condition essentielle à l’efficacité du dispositif.

Particuliers : Comment changer d’assurance pendant le confinement ?

Si la plupart des mesures citées s’appliquent aux entreprises, il est important de rappeler que même pendant cette phase de confinement les particuliers conservent le droit de changer d’assurance. Pendant cette phase de confinement, il peut être opportun pour les particuliers de jeter un oeil à leur contrat d’assurance.

Particuliers : Comment changer d'assurance pendant le confinement ?
Changer l’assurance de son prêt peut permettre d’économiser de belles sommes !

C’est notamment le cas pour celles et ceux ayant souscrit à un prêt immobilier. Depuis la loi Bourquin de 2018, il est possible à chaque date anniversaire du contrat, de changer d’assureur. Selon les associations de consommateurs comme l’UFC que choisir, cette démarche pourrait permettre à chaque français détenteur d’un prêt d’économiser plusieurs milliers d’euros. L’UFC que choisir précise d’ailleurs que le secteur bancaire s’accapare une large part de marché en ce qui concerne les assurances de prêt immobiliers. Avec pourtant des offres bien moins concurrentielles que celles des spécialistes de l’assurance.

 

 

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Romain Boyer Rédacteur Web

Romain Boyer Rédacteur Web

Après une licence en économie, un master en management stratégique à l'IAE de Bordeaux, Romain s'est lancé dans la rédaction web. Toujours en veille des aspects techniques et de nouvelles pratiques sur son métier, il écrit sur les thématiques liées à sa formation : finance, économie, immobilier. Romain travaille en tant que rédacteur web SEO depuis près de 5 ans, et publie régulièrement sur Actufinance.

Depuis 2022, il porte aussi la casquette de Consultant SEO et réalise des audits de sites internet pour ses clients. Issu d’une formation économique avec une licence validée à l’Université de Bordeaux et un master en école de commerce (IDRAC Bordeaux), il est rédacteur immobilier et finance. Poussé dans le bain des actifs numériques, il s’intéresse au potentiel disruptif qu’offrent ces actifs.

C’est ainsi dans une démarche de démocratiser l'usage et la compréhension des cryptomonnaies que Romain collabore avec Actufinance. Lorsqu’il ne traite pas de l’actualité crypto, il rédige des guides complets sur le trading, les actions à fort potentiel ou encore les manières de diversifier son portefeuille d’actifs. Il s'est également spécialisé dans les jeux d'argent en ligne et il rédige quotidiennement des guides et avis casinos.

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