Le sauvetage d’AIG aurait profité à de nombreuses autres banques… Ces révélation, faites vendredi par le ‘Wall Street Journal’, continuent de faire des vagues ce matin, une quinzaine de banques étrangères, dont deux banques françaises, Societe Generale et Calyon, la banque d’investissement et de financement du Credit Agricole étant citées ouvertement.
Selon ‘Le Parisien’ daté d’hier, AIG aurait remboursé à la Société Générale et à Calyon “une dette de respectivement 4,8 Milliards de Dollars (3,9 MdsE) et 1,8 Milliard de Dollars (1,44 MdE), au terme de contrats sur des produits dérivés dont les deux banques françaises étaient contreparties”. De son côté, le ‘WSJ’ chiffre au total à 50 Mds$, sur les 170 Mds$ d’aides du Trésor américain, les montants qui ont été ainsi reversés à de grandes banques américaines et étrangères… Parmi celles-ci, se trouveraient Goldman Sachs, Merrill Lynch, Morgan Stanley, Wachovia, RBS, Deutsche Bank, HSBC, ABN Amro ou encore Santander.
Aucun des établissements concernés n’a voulu commenter ces informations, qui n’ont toutefois pas été démenties…
Bien que le remboursement de ces sommes par AIG soit tout à fait légal, il pose plusieurs questions : d’une part, beaucoup d’Américains seront choqués d’apprendre que leurs impôts ont servi à renflouer des banques étrangères. D’autre part, les chiffres mettent en lumière l’ampleur des risques pris par les banques et assurés par AIG… Et l’on comprend mieux pourquoi les autorités monétaires ont jugé qu’AIG était trop gros pour faire faillite (“too big to fail”).
L’ex-premier assureur mondial a encore reçu la semaine dernière 30 Mds$ d’aide publique pour couvrir ses pertes colossales de 2008, qui ont frôlé les 100 Mds$, tout simplement les plus grosses pertes de l’histoire des Etats-Unis !
Le pire étant que la facture risque encore de s’alourdir… En effet, à fin 2008, AIG avait toujours dans ses comptes pour 302 Mds$ de CDS (Credit Defaut Swaps, des assurances contre les risques de défaut de paiements sur des créances), dont 235 Mds$ émis pour des banques étrangères. Ces contrats risquent fort de devoir eux aussi être honorés dans les mois qui viennent, si un coup d’arrêt n’est pas donné à la dégradation du marché du crédit…
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