La crise économique engendrée par la pandémie de la Covid-19 a eu un effet retentissant sur la vie des ménages français. Malgré les aides gouvernementales, beaucoup de Français au bord du gouffre, criaient à l’aide du public pour les aider soit pour les défauts de paiement de leur location ou même encore des projets plus personnels. Dans ce contexte d’aide ou de besoin de solidarité, les fonds de financement participatifs ont complètement explosé en 2020. Ils ont compté pour 1,02 milliards d’euros soit une hausse de 62% par rapport à l’année 2019 et 510% à 2015.
Néanmoins, l’essor du crowdfunding n’est pas seulement lié au souci économique. Le volet investissement a aussi motivé les français à se financer par le crowdfunding. C’est pourquoi le crowdfunding est devenu un champ de placement pour les prêteurs particuliers qui cherchent de meilleurs retours sur investissement. Cet aspect cyclique de demande et d’offre de financement a créé ce boom au niveau de la sphère du crowdfunding.
C’est quoi le crowdfunding ?
Le concept de crowdfunding n’est pas apparu longtemps dans le paysage financier. Le concept est né en raison des difficultés de financement auxquelles font face les emprunteurs au niveau des structures de financement traditionnelles. Le crowdfunding est apparu comme une alternative moins contraignante et plus accessible pour ceux qui veulent trouver du financement pour leurs projets. Le crowdfunding est un procédé de financement/ placement où une personne ou une entreprise reçoit un don ou un crédit d’une institution ou d’une personne pour développer un projet. L’aspect foule ou public est important dans le crowdfunding pour démontrer l’aspect de solidarité et coopérative de ce mode de placement.
Le crowdfunding peut prendre trois formes : crowd equity, crowdlending et le don.
- Crowd equity: L’investisseur reçoit une action ou une obligation pour son apport de capital
- Crowdlending: L’investisseur reçoit des intérêts sur son apport de capital.
- Don: Le don est une forme de financement sans contrepartie. L’investisseur ne reçoit rien en retour pour son apport en capital.
Répartition et typologie des fonds collectés en 2020
Selon le baromètre de crowdfunding en France pour 2020 réalisé par le cabinet Mazars et le FPF, les fonds collectés s’élèvaient à 1,02 milliards d’euros, soit 6,1 fois de ceux collectés en 2015. Dans le rapport, on a précisé que le secteur a été porté par » la transparence, la proximité et le digital. » Le crowdfunding n’a pas cessé de croître année après année. De 2015 à 2016, les fonds collectés ont augmenté de 40,11%, puis 43% en 2016-2017 . En 2018, les fonds ont crû de 19,64%, un niveau de croissance inférieur à celui des deux dernières années. Après le niveau des fonds s’est haussé vers 56,46% en 2019 et 62% en 2020.
Au niveau des catégories de fonds de financement participatifs :
- Les dons avec ou sans récompenses comptent pour 218,5 millions d’euros
- Prêts et obligations pour 741,9 millions d’euros
- Les investissements pour 59,2 millions d’euros
Pour ce qui est des projets financés, on peut en dénombrer 115 616 projets répartis :
- 43 202 pour les Acteurs de l’Économie Sociale et Solidaire
- 54 162 pour les Particuliers
- 13 796 pour les TPE / PME / ETI
- 608 pour les Opérateurs immobiliers
- 2 950 pour les Start-ups
- 898 Autres (dont collectivités)
Le secteur est porté par les prêts et les obligations
La catégorie prêts/obligation a bien porté les fonds participatifs au cours de l’année. Elle comptabilise une levée à 741, 9 millions d’euros soit 72,76% des fonds collectés. Les obligations représentent le maillon fort de cette catégorie avec 660,80 millions d’euros. Plus de 60% des fonds participatifs sont investis dans des projets d’entreprise à but lucratif. Cela démontre réellement que le financement participatif est vraiment l’alternative parfaite pour trouver un financement pour son projet de création. Ces arguments vérifient notre hypothèse de départ quant à la volonté d’investir avec les fonds collectés au financement participatif.
En plus, il y a un autre aspect intéressant avec les obligations qui est le rendement. Dans le rapport, on a souligné que le rendement moyen des obligations est de 7,14% sur une période de 33 mois. Le rendement des prêts rémunérés est tout aussi intéressant. Il s’élève à 6,27% sur une période de 33 mois.
L’immobilier est un secteur qui a beaucoup bénéficié des fonds en prêts et obligations. 75% des fonds de la catégorie prêts/Obligations sont investis dans l’immobilier. Malgré l’abaissement des taux d’intérêts au niveau du système de crédit de la finance international, cela n’a pas empêché la demande de financement pour projet immobilier d’exploser.
Somme toute, on peut dire que le crowdfunding est un secteur en pleine expansion. Que vous soyez demandeurs de financement ou investisseurs, le crowdfunding pourrait bien paraître une très belle option à envisager surtout que les plateformes sont devenues de plus en plus transparentes.
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