On l’attendait depuis 2019, le stablecoin de Facebook, Libra, pourrait définitivement être lancé en janvier 2021 avec une version totalement révisée. En effet, contrairement aux termes du projet initial, le Libra sera uniquement adossé au dollar. Le public devrait attendre des mois pour voir la cryptomonnaie de Facebook inclure d’autres monnaies fiduciaires à son panier de référencement. Que doit-on retenir de l’annonce du lancement du Libra?
Malgré les difficultés, Facebook lancera sa monnaie digitale
Avec ces 2 milliards d’utilisateurs, les dirigeants de Facebook entendent se frayer une place dans le système financier mondial où la digitalisation du secteur est inévitable. Dès l’annonce du projet Libra, les dirigeants de la mastodonte des réseaux sociaux ont dû faire face à l’intransigeance des autorités étatiques car sa cryptomonnaie s’avère être une véritable menace pour les monnaies traditionnelles. De plus, le stablecoin a vu de grands partenaires clés (Mastercard et PayPal) se retirer du projet.
En dépit de nombreuses difficultés susmentionnées, le projet semble bien parti pour faire son chemin car d’après le Financial Times, il est en cours d’examen d’approbation des autorités financières suisses. Malgré le départ de Mastercard et PayPal, 27 autres membres dont Shopify, Coinbase, Spotify et Blockchain Capital ont décidé de soutenir le stablecoin de Facebook. Un projet qui se veut de résoudre le problème d’accessibilité aux services financiers.
Stablecoin de Facebook: Tout Savoir sur le Libra!
Un Stablecoin est une monnaie numérique adossée à une réserve de valeur (monnaie fiat) dont l’objectif est de servir comme véritable antidote à la volatilité sur le marché des cryptomonnaies. D’après Facebook, Libra serait une “monnaie mondiale et une infrastructure financière” pouvant aider à combattre la problématique d’inclusion financière dans le monde. Il est à noter que plus de 30% d’adultes n’ont pas accès aux services financiers.
A l’instar des autres cryptomonnaies, le Libra est alimenté par la technologie de la blockchain et celle du stablecoin de Facebook est le Libra network. Mais à la différence des autres cryptos, il sera référencé à un panier de monnaie traditionnel. Au commencement, le panier de réserve de Libra devrait être formé du dollar, de l’euro, du franc suisse et du yen mais pour sa première apparition sur le marché , la cryptomonnaie sera référencée uniquement au dollar.
Le Libra a suscité l’enthousiasme de plusieurs acteurs mais les pressions de régulation boudent la crédibilité du projet. Les récents scandales de Facebook sur l’utilisation abusive des données paraissent comme l’argument parfait des régulateurs craignant l’instabilité du système financier.
Currency Competition: Quelle crainte pour le système financier ?
Avec la montée des cryptos, en particulier le bitcoin qui est devenu la sixième monnaie mondiale, la problématique du « currency competition » s’installe comme la préoccupation majeure des banques centrales. Pour ce qui est du Libra, les autorités publiques craignent l’effet de poids de la cryptomonnaie émanant d’une structure avec plus de 2 milliards d’utilisateurs.
De plus, Facebook a été à maintes reprises épinglé dans des scandales de mauvaise gestion de données (Affaire Cambridge Analytica). De par la question des données, l’économie du crime préoccupe les autorités. On redoute le fait que la monnaie de Facebook soit utilisée dans le blanchiment des avoirs, financement du terrorisme et comme contrepartie des cyber attaques.
Qu’adviendra le bitcoin et les autres cryptomonnaies après le lancement de Libra?
Le Bitcoin, L’ethereum, le XRP et les autres cryptomonnaies ont connu un tournant majeur avec la crise sanitaire. Le rebondissement des cryptos est la résultante de l’effet de la valorisation et la perte de crédibilité des monnaies fiat. Le manque de régulation et la décentralisation des cryptomonnaies ont beaucoup contribué à la tendance haussière des monnaies numériques cette année.
Si le Libra serait une cryptomonnaie à base de blockchain, elle ne serait pas exempte de toute régulation. Cela paraît être un avantage mais tout aussi un inconvénient car cela empêcherait de fortes spéculations sur le Libra comme le font les investisseurs avec le Bitcoin ou l’Ethereum. On voit bien le Libra remplir le rôle d’extincteur de volatilité sur le marché des cryptos mais aussi s’avérer être une véritable alternative au système de paiement international pour les utilisateurs des pays en développement qui utilisent massivement sa plateforme.
En fin de compte, le lancement de Libra permettra au au secteur des cryptomonnaies d’atteindre un palier en termes de renommée mais pour ce qui est de pouvoir de marché, même avec ces 2 milliards d’utilisateurs, on se demande si réellement le stablecoin de Facebook pourrait supplanter le bitcoin et l’Ethereum?