L’adoption des cryptomonnaies passera notamment par les acteurs financiers traditionnels. Il est ainsi intéressant de constater que plusieurs banques de renom ouvrent des filiales dédiées aux actifs numériques comme les cryptos. C’est par exemple le cas de la banque française Société générale. Sa filiale Forge vient justement de recevoir une licence de la part de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF).
Forge reçoit la licence DASP de l’AMF
Forge est une filiale de la banque Société générale. Comme son site internet l’indique, Forge fournit aux investisseurs « des services innovants pour émettre et gérer des produits financiers natifs numériques enregistrés sur la blockchain, en s’appuyant sur l’expertise des équipes du groupe Société Générale. » Pour rappel, Société générale fait partie des plus grands acteurs financiers au monde. Présent depuis plus de 150 ans dans l’économie, la banque regroupe à l’heure actuelle plus de 138 000 membres répartis dans 62 pays et compte 29 millions de clients particuliers et entreprises.
Si on parle de Forge dans cet article, c’est parce que la filiale vient d’obtenir une licence auprès de l’AMF. La licence en question s’appelle DASP ce qui est l’acronyme anglais de Digital Asset Service Provider ou fournisseur de service d’actifs numériques en français. Pour le PDG de Forge, Jean-Marc Stenger, cette licence vient « confirmer le rôle de pionnier [pour la firme] dans l’écosystème des actifs cryptos ». Cette licence permet à la firme de gérer, vendre et acheter des actifs numériques comme les cryptomonnaies à des fins de trading.
A quoi sert la licence DASP ?
Certes, beaucoup d’entreprises cryptos sont enregistrées en France auprès de l’AMF, à l’image de l’exchange crypto Binance par exemple. Mais l’obtention de cette licence par Forge n’est pas anodine. Pourquoi ? En fait, il s’agit de la première firme crypto à obtenir cette licence auprès de l’AMF. Les autres entreprises bénéficient seulement d’un enregistrement AMF mais pas de la licence DASP.
L’obtention de la licence DASP est plus compliquée qu’un simple enregistrement. Par exemple, pour obtenir la licence DASP, la firme doit être domiciliée en France. De plus, le processus est plus long et rigoureux. A l’heure actuelle, les firmes cryptos peuvent opérer en France avec seulement l’enregistrement. Dés lors, il n’est pas étonnant que la plupart des firmes se contentent de ce simple enregistrement. Mais cela va évoluer avec l’application prochaine de la réglementation européenne MiCA (Markets in Crypto Assets) votée en avril 2023 !
En effet, MiCA va obliger les fournisseurs de services d’actifs numériques à être licencié pour opérer en Europe. Cette licence est similaire dans les grandes lignes à celle actuellement décernée par l’AMF. Autant dire donc que toutes les entreprises qui pensaient s’en tirer avec un simple enregistrement AMF vont devoir entamer le processus de licence. Compte tenu de la lourdeur de processus, MiCA donne aux entreprises jusqu’à janvier 2025 pour obtenir la licence MiCA.
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