La France fait figure de pays pro-cryptomonnaies, ce qui a d’ailleurs incité plusieurs plateformes d’échange crypto, dont Crypto.com et Binance, à choisir Paris pour leur siège européen.
C’est pour poursuivre sur cette voie que le pays prévoit de revoir ses règles fiscales en matières de cryptomonnaies dès l’année prochaine, afin de mettre au point un cadre fiscal adapté pour devenir le premier centre mondial de la blockchain.
La France veut mettre en place une fiscalité spécifique aux cryptomonnaies
Le ministre des Finances du pays Bruno Lemaire a en effet annoncé une refonte de la fiscalité des cryptomonnaies à l’occasion d’une interview accordée à BFMTV hier, soulignant que la France ne cherchera pas à simplement reproduire les normes existantes pour les actions.
“Nous voulons faire de l’Union européenne la première zone économique mondiale pour structurer et organiser le marché des crypto-monnaies”, a déclaré M. Le Maire. “Nous voulons que la France soit le hub européen de l’écosystème des crypto-actifs”, a-t-il ajouté.
Rappelons que de son côté, l’UE vient d’approuver sa loi sur les marchés des actifs de cryptomonnaies (MiCA), qui permet aux sociétés de crypto d’opérer dans l’Union Européenne si elles respectent des normes précises de protection des investisseurs et de stabilité.
“Nous voulons utiliser l’année 2023 pour approfondir notre réflexion avec les parties prenantes afin d’identifier si de nouvelles adaptations de la législation fiscale sont nécessaires”, a déclaré le ministre des Finances, précisant qu’”un alignement pur et simple sur la fiscalité des actions n’est pas nécessairement un objectif souhaitable.”
Bruno Lemaire souligne aussi les inconvénients et dangers des cryptomonnaies
Bruno Le Maire a également profité de cette interview pour exprimer son inquiétude sur l’impact environnemental des cryptomonnaies, saluant au passage la récente transition de la blockchain Ethereum vers un système de preuve d’enjeu bien moins énergivore que la preuve de travail sur laquelle repose le Bitcoin.
Il a aussi bien précisé qu’il n’imagine en aucun cas que les cryptomonnaies puissent remplacer les monnaies nationales, soulignant la nécessité d’une monnaie unique :
“L’idolâtrie d’un monde sans État, sans banque centrale, sans frontières et sans monnaie (…) mettrait en danger notre souveraineté, mais aussi et surtout les plus vulnérables d’entre nous”, a-t-il en effet déclaré, ajoutant : “Notre monnaie est l’euro et n’avoir qu’une seule monnaie pour payer les impôts est une condition de notre unité”.
La France, un pays apprécié des entreprises crypto
Rappelons pour terminer que plusieurs entreprises de l’industrie des cryptomonnaies ont annoncé ces derniers mois avoir choisi la France pour siège régional.
Après Binance en juin, c’est en effet Crypto.com qui a annoncé la semaine dernière la future ouverture d’un siège à Paris, saluant l’environnement favorable aux cryptomonnaies.
Le PDG de Binance avait quant à lui fait l’éloge de la “réglementation pro-crypto” du pays, affirmant que la France était “très bien placée pour être le leader de cette industrie en Europe.”