C’est une mesure qui a fait grincer des dents dès son annonce. Avec cette seconde phase de confinement débutée le Vendredi 30 Octobre, le gouvernement entendait à nouveau maintenir clos les rideaux des boutiques jugées “non-essentielles”. Au sein des grandes enseignes, même combat avec la fermeture des rayons correspondants. Parmi les commerces touchés, les librairies, les magasins de vêtements, les magasins d’ameublement et d’électroménager. Entre autres. De quoi éteindre la concurrence en une fraction de seconde pour les plus gros acteurs du commerce en ligne comme Amazon.
Le commerce en ligne : le gagnant de la deuxième phase de confinement
Dans un premier temps seuls certains magasins étaient inaccessibles car classés sur la liste des produits ou des services “non-indispensables”. Le gouvernement a rapidement rectifié le tir en fermant aussi les rayons correspondants dans les grandes surfaces. Mais cette deuxième mesure, par soucis d’égalité entre les magasins physiques a encore creuser le fossé entre commerce physique et commerce en ligne.
Dans une période à la fois guidée par la crise sanitaire mais aussi par le calendrier des fêtes de fin d’année, le commerce en ligne se frotte les mains. Lors de la première phase de confinement, les chiffres du groupe Amazon avaient été vertigineux. Au deuxième trimestre 2020, le groupe enregistrait en effet un chiffre d’affaire avoisinant les 90 milliards de dollars. Soit une hausse de plus de 40 % de celui-ci. Sur la même période, le bénéfice net avait quant à lui doublé. Aujourd’hui, il est trois fois plus important qu’avant le début de la crise sanitaire. Tout cela se ressent aussi au niveau du cours de l’action Amazon qui a quasiment doublé par rapport à son niveau enregistré au plus fort de la crise sanitaire. Si vous souhaitez investir en bourse, une action Amazon coûte aujourd’hui près de 3 200 $.
L’embauche de 100 000 personnes aux Etats Unis
Depuis le début de l’année, le groupe Amazon annonce avoir embauché près de 400 000 personnes à travers le monde pour satisfaire à la hausse exponentielle de la demande. La plupart de ces embauches sont des contrats courts, permettant de supporter l’afflux temporaire de la demande.
Pour les fêtes de fin d’année, ce ne sont pas moins de 100 000 saisonniers que le géant du e-commerce attend pour faire fonctionner les rouages de sa machine. La grande majorité de ces postes sont des postes de préparateur de commandes dans les nombreux entrepôts logistiques de la marque.
Amazon semble donc être un ovni au milieu du paysage économique qui se délite. Cette crise permet en outre de présenter l’impact de la firme et sa place de marché dominant sur la quasi totalité des produits de la vie courante.
Cette crise aura par ailleurs permis de mettre en avant une chose. Le manque de digitalisation des magasins physiques. Comme le note Marc Lolivier, directeur de la FEVAD (fédération du e-commerce et de la vente à distance), seulement 30 % des commerces de proximité disposent d’une présence en ligne pour vendre leurs produits. C’est encore trop peu.
C’est ce que notent les acteurs de la vente. Pour de nombreux secteurs, les fêtes de fin d’année représentent l’échéance clé de leur chiffre d’affaire annuel. Un chiffre d’affaire déjà fortement amputé par les 2 mois de confinement des mois de Mars et Avril 2020.
La fédération des commerçants sera reçue à Bercy par le ministre de l’économie Bruno Le Maire afin de discuter des modalités de réouverture. Selon l’évolution de la propagation de l’épidémie, les magasins physiques pourraient réouvrir dès le 12 Novembre. Certaines pistes comme la prise de rendez-vous avant de se rendre en magasin pourront être évoquées. Le gouvernement a par ailleurs pris des mesures en faveur des libraires. En effet, pendant toute la période de fermeture, les frais de port sur les livres envoyés seront divisés par 3 ou 4. Certains librairies proposent par ailleurs le click and collect.
Dans un contexte économique très fragile, de nombreuses entreprises pourraient mettre la clé sur la porte, tous secteurs confondus. D’après une récente étude, c’est en 2021 que nous devrions le plus ressentir les effets de la crise sanitaire sur le tissu économique. Selon l’entreprise d’assurance crédit Euler-Hermes, les faillites d’entreprises devraient bondir de 32 % en 2021. Cela représenterait près de 60 000 entreprises et plus d’un million d’emplois.
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