Attendu depuis de nombreuses semaines et même retardé de quelques jours, l’annonce du plan de relance français vient de tomber. Tous l’attendaient : des marchés en passant par les entreprises et jusqu’aux ménages. Pour tous, une seule question est sur toutes les lèvres. Cela sera t’il suffisant ?
Un plan financé à 40 % par l’Europe
Le nouveaux plan de relance est 4 fois plus important que ce qui avait été déployé après la crise de 2008. Le premier ministre Jean Castex soulignait lors de sa présentation la semaine dernière qu’il s’agissait du plan le plus massif à l’échelle des grands pays européens. Il sera d’ailleurs financé en partie par l’Europe.
Avec l’Espagne et l’Italie, la France est le troisième pays européen qui devrait recevoir le plus de financement de la part de l’Union Européenne. Le volet subventions du plan de relance européen prévoit en effet le versement de 39 milliards d’euros à la France. Sur une période étalée de 2021 à 2023.
Compétitivité des entreprises et sauvegarde de l’emploi : deux priorités absolues
Le plan, sobrement nommé “France relance” vise à consentir le maximum d’investissements dans des secteurs clés de l’économie. L’objectif affiché est clair et ambitieux : retrouver le niveau de création de richesse d’avant crise, d’ici 2022.
Le volet du plan à destination des entreprises était lui aussi particulièrement attendu. Un déblocage de 35 milliards d’euros se fera pour améliorer la compétitivité des entreprises françaises. Le plan fait la part belle aux réductions d’impôts pour les grandes entreprises du CAC 40 comme pour les plus petites structures comme les TPE ou les PME. Le gouvernement français met d’ailleurs l’accent sur ce point en précisant que plus de 75 % de la baisse d’imposition profitera aux petites structures.
Le volet de l’emploi s’axe lui aussi sur plusieurs points clés. Pour atteindre l’objectif, le gouvernement cible en priorité l’emploi des jeunes. Avec notamment des aides aux entreprises qui embauchent en alternance. Plus de 6 milliards d’euros de subventions se consacreront au plan jeune. D’autres axes liés à l’employabilité auront priorité, comme :
- La formation des personnes sans emploi
- La revalorisation des salaires des stagiaires
- Favoriser les reconversions professionnelles et la transformation des métiers
Au global, le premier ministre table sur plus de 160 000 créations d’emploi d’ici 2021.
Vers un verdissement de l’économie ?
Certaines annonces semblent aller en ce sens. Nous pensons notamment à l’injection de 2 milliards dans la recherche pour un hydrogène vert ou encore dans le traitement des déchets.
On note aussi des mesures importantes dans d’autres secteurs comme la filière transport, avec une enveloppe de 11 milliards d’euros. Près de la moitié de l’enveloppe transport ira à destination de la SNCF (4,7 milliards d’euros). Le gouvernement souhaite aussi investir massivement dans la rénovation énergétique des bâtiments. Des dispositifs devraient permettre de nombreuses actions à la fois pour les bâtiments publics mais aussi pour les particuliers ou les entreprises.
Pour l’agriculture, certaines annonces semblent aussi aller dans le bon sens avec une enveloppe de plus d’un milliard d’euros pour moderniser et adapter la filière. Au programme, incitation au passage à l’agriculture biologique, favorisation des circuits courts ou encore modernisation de l’appareil productif de façon plus large.
L’ensemble des mesures visent à respecter les engagements pris lors de l’Accord de Paris de 2015. Deuxième objectif affiché sur le volet écologique : celui d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. En totalité, c’est une enveloppe à hauteur de plus de 30 milliards d’euros qui se verra mobiliser pour la transition écologique.
Quid des réactions et des contreparties demandées aux entreprises ?
C’est le hic que certains observateurs, politiques ou acteurs économiques, mettent en avant. Si le plan semble ambitieux en terme de transition écologique, certains s’interrogent sur les contreparties demandées. D’autres pointent du doigt le financement de mesures plus écologiques d’un côté mais l’aide à des entreprises très carbonées de l’autre. L’urgence climatique et les politiques favorables à l’emploi et à tous les emplois, semblent pour certains être des variables inconciliables.
D’autres observateurs regrettent également l’absence de mise en place d’une politique commune de compétitivité européenne. Le patronat semble en tous les cas accueillir le plan avec beaucoup d’enthousiasme. Une grande partie des propositions retenues sont en effet inspirées de propositions du Medef.
Les marchés financiers semblent également avoir accueillis le plan de relance avec une certaine neutralité comme en témoigne la stabilité de la plupart des actions du CAC 40.
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