Le plus grand exchange crypto au monde, Binance, a retiré sa demande de licence crypto en Allemagne. Il semblerait que la pression réglementaire de plus en plus forte à l’égard de l’industrie pousse Binance à reconsidérer ses projets d’expansion.
Binance annule sa demande de licence auprès de la BaFin
Binance avait engagé une procédure d’obtention d’une licence crypto en Allemagne. Cette demande était soumise à l’approbation de la German Federal Financial Supervisory Authority (BaFin).
Or, le 29 juin dernier, les régulateurs allemands auraient indiqué à Binance qu’ils ne lui accorderaient pas cette licence de garde de cryptomonnaie. A l’époque, on ne savait pas clairement s’il s’agissait d’un rejet officiel ou d’une simple information verbale.
La question est désormais tranchée. Hier, un porte-parole de l’exchange a confirmé que Binance avait abandonné sa demande de licence : « Binance confirme qu’elle a retiré de manière proactive sa demande auprès de la BaFin (l’autorité de régulation financière allemande). »
Le porte-parole a commenté cette décision par ces mots : « La situation, tant au niveau du marché mondial que de la réglementation, a changé de manière significative. Binance a toujours l’intention de demander une licence appropriée en Allemagne, mais il est essentiel que notre soumission reflète précisément ces changements », a ajouté le porte-parole.
Le plus grand exchange au monde ne jette donc pas l’éponge en Allemagne et entend bien se préparer pour soumettre une nouvelle demande.
La pression s’intensifie contre Binance
La société Binance est confrontée à diverses batailles juridiques à travers le monde et subi des revers dans plusieurs pays.
En Europe…
En juin, la société s’est retirée du Royaume-Uni en annulant son inscription auprès de la Financial Conduct Authority (FCA). Faute d’avoir obtenu l’agrément de la banque centrale néerlandaise, le géant a également quitté les Pays-Bas. Le gendarme financier belge, la FSMA a aussi sorti les griffes contre l’exchange. Binance a ainsi été sommé de cesser ses activités en Belgique.
La France n’est pas en reste. En effet, Binance fait l’objet d’une enquête préliminaire dans notre pays. L’exchange est accusé d’avoir offert “illégalement” ses services d’actifs numériques au public. Le régulateur français soupçonne également Binance d’être coupable de « blanchiment aggravé, par concours à des opérations de placements, dissimulation, conversion ».
Néanmoins, il convient de préciser que Binance semble toujours engagé dans ses opérations européennes. L’exchange a confirmé sa préparation en cours pour se conformer à la très attendue réglementation sur les marchés d’actifs cryptos (MiCA), qui devrait entrer en vigueur en Europe en 2024.
… et au-delà
La société Binance et son PDG Changpeng Zhao sont sous pression depuis le mois dernier. En effet, la Securities and Exchange Commission américaine (SEC) a lancé une action en justice contre l’exchange. Le régulateur américain accuse Binance d’avoir mis en place un « réseau de tromperie ». Binance réfute les accusations du régulateur et s’est engagé dans un combat juridique contre la SEC.
Mais les ennuis de Binance ne sont pas si récents que ça. Déjà en mars de cette année, l’exchange a fait l’objet d’une plainte de la CFTC (Commodity Future Trading Commission) américaine. La CFTC reproche à Binance d’avoir encouragé ses clients et ses employés à contourner les réglementations en vigueur. Le régulateur reproche aussi à l’exchange d’opérer sans être dûment enregistré auprès de ses services. L’exchange prévoit de rejeter les accusations de la CFTC. Pour cela, elle doit déposer aujourd’hui son dossier auprès de la court fédérale de Chicago.
En Australie, Binance affirme coopérer avec les autorités tandis que ses bureaux ont été perquisitionnés au début du mois de juillet.
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