Il existe de nombreuses lois de défiscalisation et il est souvent difficile de s’y retrouver. Pour ceux qui investissent en bourse, les marchés sont de plus en plus volatiles.
Face à ces changements rapides de la fiscalité et à l’imprévisibilité croissante des marchés financiers, il est parfois préférable de faire appel à des experts si vous souhaitez entamer un projet de défiscalisation ou obtenir des conseils sur la gestion de votre patrimoine.
On parle alors de Conseiller en Gestion de Patrimoine, aussi connu sous le nom de CGP. Un CGP doit pouvoir répondre à vos besoins après une analyse poussée de votre patrimoine en vous donnant des conseils juridiques et des solutions fiscales pour protéger votre patrimoine, le faire fructifier ou préparer votre succession.
Même si de nombreuses FinTech développent aujourd’hui des solutions pour démocratiser la gestion de patrimoine, il est important de vérifier certains points avant de s’engager avec un CGP pour obtenir des conseils simples et éprouvés répondant à vos besoins en fonction de vos objectifs.
A quoi faut-il donc faire attention lorsque vous recherchez votre Conseiller en Gestion de Patrimoine ?
1# Vérifier que le CGP est inscrit à une association professionnelle
Un CGP doit être agrée, formé et doit avoir les statuts nécessaires qui peuvent être différents en fonction de son activité qu’il s’agisse d’une activité de conseil ou d’une activité d’intermédiation.
S’il s’agit d’une activité de conseil, le CGP devrait par exemple détenir un statut « Conseil en Instruments Financiers » (CIF), s’il vous conseille sur des produits financiers ou un statut « Compétence Juridique Appropriée » (CJA), s’il doit rédiger des actes juridiques ou tout simplement s’il vous fournit des conseils fiscaux.
S’il s’agit d’intermédiation, le CGP doit par exemple faire partie de l’ORIAS, le registre unique des intermédiaires en Assurance, Banque et Finance. Pour intervenir dans des opérations de banque, le CGP doit avoir un statut d’IOBSP, Intermédiaire en Opérations de Banque et en Service de Paiement. Pour intervenir dans des transactions immobilières, le CGP doit également détenir une carte professionnelle immobilière ou une attestation immobilière.
Le CGP doit aussi adhérer à l’une des associations professionnelles agréées par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) comme :
- l’Association Nationale des Conseillers Financiers (Anacofi),
- la Chambre Nationale des Conseillers en Investissements Financiers (CNCIF),
- la Compagnie des CGPI,
- ou la Chambre Nationale des Conseillers en Gestion de Patrimoine (CNCGP).
Ces associations imposent certaines contraintes aux CGP dont une formation continue. Chaque année elles vérifient par exemple les contrats d’assurance responsabilité civile des différents CGP.
2# Vérifier l’indépendance du CGP par rapport aux produits qu’il vous propose
En tant qu’intermédiaire, le CGP est censé vous dénicher le produit qui correspond le mieux à vos besoins. C’est ce qui différencie principalement un CGP indépendant de votre banquier : les CGP ne devraient être que des intermédiaires. Attention donc à vérifier son indépendance vis-à-vis des établissements financiers avec lesquels il travaille.
Le CGP doit également être multicarte ou polyvalent car la qualité de sa gestion va dépendre de la diversité des placements qu’il peut vous proposer :
- obligations,
- actions,
- ETF,
- OPCVM, FCP, SICAV,
- produits dérivés ou structurés,
- immobilier,
- ou autres.
3# Vérifier les recours et garanties financières en cas de litige
Le label des organisations professionnelles que nous avons mentionné est un moyen sûr de bénéficier des assurances que votre CGP a souscrites en cas de litiges ainsi que de celles de l’association professionnelle à laquelle il appartient.
Les sommes remboursées dépendent bien sûr du préjudice, du client, du type d’activité et du type de placement en question. Toutes ces informations devraient être disponibles et affichées sur les papiers officiels de votre CGP.
4# Lire attentivement le DER et la Lettre de Mission
Lors de votre entretien préliminaire, votre CGP est tenu de vous soumettre un questionnaire (directive européenne MIFID). Il est important que votre CGP vous pose de nombreuses questions afin de déterminer votre situation patrimoniale, vos objectifs financiers, vos besoins, votre horizon de temps etc. Fuyez les CGP qui ne prennent pas le temps de vous connaître !
A l’issue de la consultation que vous avez eue avec votre CGP, il est censé vous remettre un DER ou Document d’Entrée en Relation. Ce document vous permettra d’obtenir de nombreux renseignements obligatoires sur votre CGP et/ou la société de gestion ou le family office avec qui vous souhaitez faire affaire comme :
- dénomination et coordonnées,
- immatriculations et enregistrements professionnels,
- présentation du cabinet,
- description de votre interlocuteur,
- établissements financiers avec lequel votre CGP travaille ou partenaires principaux,
- procédures de recours et de réclamation,
- rémunérations,
- et autres.
A l’issue de vos entretiens, le CGP vous remettra également une Lettre de Mission qui regroupera les préconisations et conseils en fonction de votre situation patrimoniale mais aussi personnelle. Il est important de bien vérifier que cela correspond bien à ce que vous demandez. La rémunération à verser à votre CGP pour ses services apparaitra également.
Plus ce document sera détaillé, plus il vous sera facile de visualiser :
- ce que le CGP connaît de vous : obligation de KYC (Know Your Client),
- le bilan qu’il a fait de votre situation familiale, professionnelle et financière,
- l’analyse des différentes composantes de votre situation,
- les diverses stratégies visées ainsi que leurs coûts,
- les propositions pour répondre à vos objectifs,
- le suivi à mettre en place.
Ainsi, vous aurez de nombreuses informations sur :
- la méthode de gestion,
- les véhicules de placements utilisés pour atteindre vos différents objectifs,
- votre exposition aux différents risques : risque de marché, de change, de liquidité, idiosyncratique ou autres,
- la durée de la mission,
- vos contraintes,
- votre profil de risque et vos connaissances des différents produits financiers,
- les rendements futurs espérés ou les objectifs visés,
- les montants placés,
- les frais d’entrée ou de gestion,
- et autres.
Conclusion
Il est relativement simple de juger le professionnalisme d’un CGP car avec quelques rendez-vous, on se rend rapidement compte s’il est organisé, attentif et sérieux. En revanche, il faut un peu plus de temps pour déterminer la qualité et l’efficacité de ses conseils.
Ne vous arrêtez pas à ces 4 simples étapes et évitez de choisir votre conseil « au feeling ». N’hésitez pas à fouiller davantage et ne vous cantonner pas simplement au CGP. Réfléchissez par exemple :
- à ses collaborateurs : quelles études ont-il suivies ? S’agit-il principalement de stagiaires ou de personnes en CDI ?
- à la façon dont vous avez connu votre CGP : bouche à oreille ou mass-marketing ?
- à la façon dont votre CGP mesure la satisfaction de ses clients,
- aux outils d’archivage ou de suivi qu’il utilise,
- et autres.
Très bon article. J’ajouterai que la plupart des Cabinets ont des sites internet et qu’il suffit souvent de se rendre sur les mentions légales pour prendre connaissance du sérieux des assurances et RCP. Désormais dans la multitude des lois ou d’analystes, je cherche chaque année de nouveaux dispositifs et niches fiscales. Qui d’ailleurs ne sont avec le temps pas vraiment des Cadeaux, mais uniquement des incitations fiscales.