Plus que jamais le sujet est au centre de la table. Semaine après semaine, jour après jour, les préoccupations écologiques prennent de plus en plus d’importance pour l’ensemble de la population. Comme en témoigne les récentes élections municipales ou les électeurs de grandes villes françaises comme Lyon, Bordeaux, Marseille ont porté en triomphe des maires à l’étiquette plus verte.
Financement du charbon : les engagements des banques à l’horizon 2020
Dès Juillet 2019, les banques françaises ont cherché à adopter des stratégies concrètes pour cesser le financement d’entreprises du charbon. Le Crédit Agricole a ouvert la voie dès 2019, suivi en 2020 par les autres mastodontes français de l’industrie bancaire que sont la Société Générale, Natixis ou encore BNP Paribas.
Les différents plans s’inscrivent dans une logique de long terme. Stabilité oblige, il n’est pas question pour l’ensemble de ces banques de cesser le financement d’entreprises très carbonées du jour au lendemain. Le PDG de la Société Générale prévient : sortie définitive du charbon en 2030 pour les pays de l’OCDE et 2040 pour le reste du monde.
Ce verdissement des financements des banques ne s’est pas opéré par magie. C’est sous l’impulsion du pouvoir législatif et du ministère de l’économie que la démarche s’est enclenchée dès 2018. Le gouvernement, par l’intermédiaire de Bruno Le Maire annoncait alors la prise de mesures coercitives si les acteurs financiers ne sortaient pas du charbon. C’est pour de nombreuses ONG l’élément déclencheur à une prise de conscience plus générale. Si la sortie définitive du charbon peut sembler lointaine (jusqu’à 20 ans pour les pays hors OCDE), certaines mesures sont accueillies avec enthousiasme par la plupart des ONG comme :
- L’exclusion du portefeuille client des entreprises souhaitant financer de nouvelles mines ou de nouvelles centrales
- L’exclusion des clients dont le chiffre d’affaire tiré du charbon est supérieur à 25 %
- La fourniture d’un plan de sortie du charbon pour les clients des banques opérant dans ce domaine.
Si pour certains observateurs la sortie du charbon répond à une logique environnementale, elle répond aussi à une certaine forme de logique économique. En effet, depuis de nombreuses années, le secteur est en déclin. Cela facilité le désintérêt des banques.
Les banques vertes : une alternative crédible ?
Un constat que font de nombreux observateurs est l’absence de lien existant pour une majorité de personnes entre réchauffement climatique et épargne. En Juin dernier, la nouvelle banque Helios commandait une étude qui aboutit à la conclusion suivante : 59 % des français n’ont aucune idée des investissements consentis par leurs banques avec leur épargne. Et pourtant, l’impact environnemental est bien réel. Selon les banques, notre épargne est un produit qui financera des entreprises dont les projets sont plus ou moins impliqués dans le réchauffement climatique.
C’est partant de ce constat que l’émergence de néo-banques se démocratise. Nous pensons notamment à Hélios, Green-Got ou encore OnlyOne qui font du financement de projets verts, la priorité absolue.
Ces banques sont par ailleurs aussi éligibles à la garantie des dépôts bancaires, dispositif légal qui garantie votre épargne et vos comptes courants à concurrence de 100 000 € par établissement. Comme pour les comptes bancaires de banques plus classiques.
Ces néo-banques qui fleurissent sur le marché utilisent aussi ce qui a fait la renommée et le succès d’autres banques comme N26 ou encore Revolut : une solution digitale sans failles. Tout en utilisant les préceptes et le modèle de fonctionnement d’une des premières banques éthiques : la NEF.
Comment choisir sa banque selon des critères environnementaux ?
Comme alertent certains cadres d’ONG, le diable se cache souvent dans les détails. Il convient donc de rester vigilants face aux promesses des acteurs du secteur bancaire. De nombreux baromètres sont disponibles et permettent de quantifier l’impact d’une banque sur un paramètre bien précis. Ils vont de l’impact carbone, à la transparence en passant par la fiscalité ou le respect des droits du travail.
Certains projets comme la NEF, acteur bancaire engagé depuis 1983 proposent aux épargnants de choisir dans quels projets ils pourront investir. En ce sens, l’implication des épargnants semble être une piste fréquemment explorée par ces acteurs qui émergent sur le marché bancaire. Le crédit coopératif est aussi une solution pour apporter plus de vert à son épargne.
Car si les critères environnementaux sont prépondérants, la plupart de ces banques s’inscrivent aussi dans l’idée de financement éthiques. Ainsi, certains secteurs sont de facto exclus par ces banques comme :
- Le charbon
- Le pétrole
- L’armement
- Les pesticides chimiques
- Le gaz ou le pétrole de schiste
- L’élevage industriel
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