Si les deux institutions font partie du même groupe depuis plus de 20 ans, elles fusionneront définitivement en 2023. L’objectif pour la Société Générale ? Renforcer la taille du groupe et mutualiser certains coûts. Afin de gérer au mieux la crise que le secteur bancaire traverse.
Secteur bancaire : Un secteur en crise ?
Si certains acteurs bancaires s’interrogeaient il y a quelques semaines sur une fusion possible entre la BNP Paribas et la Société Générale, rien de réellement concret n’avait permis d’aller au delà d’une simple rumeur.
Si la fusion entre Société Générale et Crédit du Nord est quant à elle bien réelle, elle peut être l’un des indicateurs d’un secteur en pleine crise. Crise qui est évidemment la conséquence d’un marché économique en pleine dépression. En effet, la tendance de fond, tous secteurs confondus est à la concentration en période de crise. C’est à dire que le nombre de concurrent tend à diminuer et les groupes tendent à devenir de plus en plus gros. Par le biais de cette fusion, la Société Générale entend donc devenir encore plus importante, afin d’être en meilleure capacité de gérer la situation de crise. La tendance à la concentration est donc bien réelle, même pour les entreprises du CAC 40.
La fusion décidée entre les deux acteurs bancaires prendra effet à compter de 2023. La fusion des deux banques permettrait de créer un nouveau géant avec plus de 10 millions de clients. Rappelons tout de même que le Crédit du Nord était déjà une entité constituée de plusieurs banques régionales. Huit banques au total comme le réseau Crédit du Nord, Banque Courtois ou encore la banque Tarneaud.
Quelles conséquences directes ?
A l’horizon 2025, il n’y aura donc plus qu’une seule marque. Si aucune information n’a filtré, tout laisse à penser que les deux entités utiliseront la dénomination Société Générale. Sur l’emploi, cette décision devrait avoir pour conséquence la fermeture de près de 600 agences en France. L’offre d’agences physiques passerait alors pour le groupe de 2 100 à 1 500. Le directeur générale délégué de la Société Générale justifie ce choix par deux raisons :
- La proximité entre les agences Société Générale et Crédit du Nord : environ 70 % des agences Crédit du Nord sont situées à moins d’un kilomètre d’une agence Société Générale
- L’appétence de plus en plus grande des clients pour les banques en ligne
Une opération qui pourrait permettre une réduction des coûts de près de 450 millions d’euros par an. L’un des objectifs principaux de cette fusion est bien entendu l’augmentation de la rentabilité de la nouvelle entité. En terme d’emploi, la Société Générale précise qu’il n’est pas question de quelconques départs contraints. Les syndicats comme la CFDT Crédit du Nord précisent qu’entre 5 000 et 7 000 emplois pourraient être menacés. Avec notamment des restructurations dans des services qui feraient doublons comme les ressources humaines.
Il y a plusieurs jours, lorsque la rumeur d’une fusion a commencé à enfler, le cours de l’action Société Générale s’est apprécié. En début de semaine dernière, le cours de l’action était alors d’environ 16,70 euros. En fin de semaine, celui-ci avait grimpé jusqu’à 18,30 euros. Soit une variation d’environ 10 % à la hausse. En cette journée, les marchés financiers ont corrigé la hausse en revenant en dessous des 18 euros par action, dès la première heure d’ouverture.
Vers la fin de la banque physique ?
Ce genre d’opération est symbolique d’une tendance de fond : le déplacement de la banque physique vers la banque en ligne. Avant la fusion, le groupe Société Générale était composé de 3 entités distinctes :
- Société Générale
- Boursorama
- Crédit du Nord
Cette fusion entre les deux acteurs de la banque physique en dit long sur les perspectives de long terme. D’autant plus lorsque l’on sait que la volonté des dirigeants est au renforcement de la filière en ligne. En effet, le groupe entend investir massivement dans sa filiale 100 % en ligne Boursorama. Avec pour objectif majeur, celui de dépasser les 4,5 millions de clients d’ici 2025. Soit une augmentation proche des 100 % sur les deux prochaines années.
En 2019, en amont de la crise, une enquête de Sia Partners mettait en avant que 7 % des français possédaient déjà un compte dans une banque 100 % en ligne. Avec le confinement et la crise sanitaire, ces chiffres augmentent inéluctablement. Les échanges se passent de plus en plus souvent en ligne. De facto, le rôle de conseil du banquier physique peut être en péril à moyen terme. D’ici à 2022, l’étude de Sia Partners évalue que le nombre d’agences physiques pourrait reculer de près de 15 % dans l’hexagone.
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