1# Les obligations ne sont pas risquées
L’une des idées reçues les plus répandues sur les obligations est de dire que les obligations ne sont pas des produits risqués. Elles sont d’ailleurs souvent associées à tort à des certificats de dépôts.
Certes, les obligations sont moins risquées que les actions mais cela ne veut pas dire qu’elles sont dépourvues de risques – qu’il s’agisse d’une obligation d’entreprise ou d’une obligation souveraine (ou d’état).
Les principaux risques que vous devez prendre en compte avant d’investir dans des obligations sont :
- le risque de liquidité
- le risque de change
- le risque de taux
- le risque d’inflation
- le risque de défaut de l’émetteur
2# Se concentrer uniquement sur le yield au détriment de la diversification
Notamment lorsqu’il s’agit d’obligations d’entreprise, de nombreux investisseurs mettent souvent l’accent sur le rendement des obligations (le yield) avant de savoir ce que font réellement les entreprises : leur secteur d’activité, les produits ou services qu’elles proposent, le nombre d’employés, leur implantation à l’internationale, etc.
Sans s’en apercevoir, les investisseurs se retrouvent au final avec un portefeuille d’obligations ayant une forte pondération au sein d’un même secteur d’activité. Le risque associé à ce portefeuille a donc augmenté beaucoup plus qu’ils ne le pensent. En effet, ils sont sur-exposés à un secteur d’activité en particulier donc si quelque chose de négatif se passe au sein de ce secteur, leurs obligations seront touchées de la même manière.
Rechercher la maximisation de la rentabilité de son portefeuille entraine une gestion strictes des risques, basée principalement sur la diversification (Markowitz). Comme nous l’avions vu dans notre article sur les ETF, la diversification est une étape essentielle pour mieux protéger votre portefeuille des risques et améliorer son rendement global.
3# Penser que le risque de défaut de l’émetteur est le risque le plus important
Le risque de défaut de l’émetteur est souvent considéré comme le risque le plus important pour les investisseurs qui s’intéressent aux obligations. La qualité de l’émetteur permet donc de juger de sa solvabilité. Une obligation peut cependant perdre de sa valeur juste parce que la note de crédit d’un pays ou d’une entreprise a été dégradée par une agence de notation comme Moody’s, FitchRatings et Standard & Poor’s. L’augmentation des taux d’intérêt a également un impact négatif sur la valeur d’une obligation peu importe la solvabilité de l’émetteur.
Donc la valeur d’une obligation peut varier indépendamment de l’évolution de la solvabilité de l’émetteur. Le risque de défaut n’est donc pas le risque le plus important. Il faut également surveiller l’évolution des taux d’intérêt. Si les banques centrales augmentent leurs taux d’intérêt, alors le cours des obligations qui sont en circulation va baisser. Le risque d’inflation est également important car lorsque le niveau général des prix augmente, alors la valeur d’un investissement (et les revenus associés) se dégrade forcément.
4# Conserver automatiquement l’obligation jusqu’à échéance
Pour de nombreux investisseurs, investir dans une obligation signifie forcément la détenir jusqu’à la date d’échéance indépendamment de l’évolution des fondamentaux d’un pays, d’un secteur d’activité ou d’une entreprise.
Comme sur le marché des actions, il y a de nombreux développements politiques, économiques, financiers ou autres qui impactent négativement ou positivement la valeur des obligations en question. Le risque associé peut donc augmenter ou diminuer de façon significative et affecter le risque d’exposition à certains secteurs d’activité pour les obligations d’entreprise ou zones géographiques pour les obligations d’état.
Il est donc essentiel d’analyser régulièrement l’évolution de son portefeuille d’obligations car si une entreprise semble structurellement se dégrader ou si la santé financière d’un pays semble plus faible, il faut déterminer si le retour sur investissements de ces obligations vaut le risque.
N’oubliez pas qu’il existe un marché secondaire pour acheter et vendre ces titres, vous n’êtes pas obligé de conserver une obligation jusqu’à maturité ! Nous venons de mentionner que le profile de risque d’une obligation évolue dans le temps, ce qui pourrait vous pousser à vendre vos obligations, mais vous pouvez également le faire car vous souhaitez prendre votre bénéfice ou dans un souci d’optimisation fiscale.
5# Accorder trop d’importance aux notes de crédit des agences de notation
Il ne fait aucun doute que la notation du risque de crédit est un élément important de l’évaluation globale du risque d’une obligation. Les agences de notation émettent des notes de crédit qui permettent aux investisseurs d’avoir une idée de la solvabilité de l’émetteur.
Mais il est important de souligner que l’inexactitude des prédictions faites par les grandes agences de notations précédemment citées n’est pas rare. Il suffit de penser à la crise financière des subprimes de 2008 ou la crise des dettes souveraines en Europe en 2011. Dans les deux cas, les agences de notation avaient largement surnoté les produits structurés risqués et les pays d’Europe du Sud, et les investisseurs y avaient accordé trop d’importance.
Ainsi, fonder votre opinion d’investissement uniquement sur les évaluations de la solvabilité des émetteurs par les agences de notation est dangereux.
Conclusion
Investir dans les obligations nécessite une analyse approfondie des opportunités en fonction des risques associés. N’oubliez pas de prendre en compte beaucoup plus que le risque de défaut de l’émetteur lorsque vous choisissez vos obligations. Comme tout autre type d’investissement, il est nécessaire de bien suivre l’évolution des paramètres qui pourraient faire varier la valeur de votre portefeuille d’obligation.
[…] la même structure et vous pourrez facilement retrouver des OPCVM, des produits structurés, des obligations vertes ou encore des projets de crowdfunding qui fonctionnent de la même manière que les produits […]