Depuis quelques semaines, l’actualité de la Banque Postale est liée directement à sa branche crédit à la consommation. Avec en toile de fond, deux évènements : le potentiel rachat de Floa Bank (ex Banque Casino) ainsi que la création d’une plateforme de crédit, à l’attention des acteurs du financement. La Banque Postale semble donc vouloir à la fois diversifier son offre et s’octroyer des parts de marché sur le marché B2C du crédit à la consommation. Zoom sur cette nouvelle stratégie ambitieuse.
Le rachat de Floa Bank : un acteur majeur du crédit à la consommation
Sur ce dossier, la Banque Postale semble être concurrencée par BNP Paribas mais aussi par la banque espagnole Santander. A la fin du mois dernier, le groupe Casino et le Crédit Mutuel Alliance Fédérale ont engagé la vente de leur établissement bancaire commun : l’historique Banque Casino, aujourd’hui renommée Floa Bank.
Une décision motivée en partie par le Crédit Mutuel, dont la filiale Cofidis s’est rapidement développée ces derniers mois. A tel point que détenir les deux opérateurs devenait doublon pour la stratégie du groupe. Avec plus de 3 millions de clients et près de 25 % de parts de marché, Floa Bank a de quoi faire réfléchir un certain nombre d’acteurs bancaires. D’autant plus lorsque l’on sait que la branche a enregistré un chiffre d’affaires de 164 millions d’euros en 2020 et 14 millions d’euros de bénéfice.
Pour l’heure, si La Banque Postale n’a pas dit son dernier mot, c’est bien l’espagnol Santander qui semble tenir la corde pour arracher Floa Bank au nez et à la barbe des deux banques françaises.
La Banque Postale : une orientation vers le B2B ?
Plutôt que de proposer des crédits à la consommation à l’attention du consommateur final, la Banque Postale a décidé d’innover. En proposant une plateforme capable de monter des dossiers de prêt consommation. A l’attention d’autres plateformes qui proposeront leurs crédits à la consommation (prêt travaux, crédit automobile, prêt personnel…).
Si ces solutions existent déjà, en règle générale, l’architecture des plateformes est plus souvent confiée à des néobanques qui ne proposent pas de solutions de crédit. En effet, ces banques, à l’instar de l’allemande N26 ont un véritable savoir faire en terme de digitalisation des processus.
Ainsi, l’objectif n’est plus uniquement celui de faire contracter des crédits, mais il devient également celui de vendre sa solution clé en mains. La Banque Postale souhaite s’installer durablement dans le B2B, à l’attention d’autres acteurs bancaires. D’un point de vue technique, Frank Oniga, en charge de la branche crédit à la consommation de la Banque Postale présentait la solution. Celle-ci inclura tout naturellement un programme de scoring pour évaluer les risques et la solvabilité du client final. L’offre cherche à la fois à sécuriser les banques partenaires, tout en offrant une solution viable, ergonomique et efficiente.
Une nouvelle qui tombe néanmoins au pire moment pour la banque, quelques jours après la révélation de 30 000 dossiers de prêts perdus par erreur. Si la banque assure que moins de 10 % des dossiers étaient encore des crédits en cours et que moins de 1 % de ces dossiers présentaient des impayés, l’information pourrait atteindre la crédibilité de la banque à mettre sur pied une telle plateforme.