Elément central d’une stratégie d’investissement qui fonctionne, la diversification de portefeuille est un travail de tous les instants. Ici, nous allons voir plusieurs axes qui permettront de mettre en place efficacement cette stratégie de diversification. En limitant au passage le risque et en optimisant le rendement de ses placements.
La diversification permet d’éviter le risque systémique
L’objectif majeur de la diversification est de limiter le risque de perte de capital tout en cherchant à optimiser le rendement. En bourse comme ailleurs, on entend souvent l’adage “ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier”. C’est justement pour palier à cela que le principe de diversification est intéressant.
Si les actifs sur lesquels vous investissez sont tous liés par un dénominateur commun, il y a un risque systémique sur votre portefeuille. Comme nous allons le voir, plusieurs stratégies permettent de diversifier son portefeuille. Ces stratégies tirent surtout leur intérêt de leurs complémentarité. En effet, le fait de les combiner renforce leur efficacité. Ainsi, il conviendra de les utiliser toutes en utilisant les synergies.
La diversification de portefeuille nécessite d’acquérir des connaissances sur de nombreux actifs ou secteurs. Il est possible de déléguer la gestion de son portefeuille, par l’intermédiaire d’un conseiller en gestion de patrimoine, ou encore en passant par des fonds d’investissement.
Conseil 1 : Diversifier les classes d’actifs
Il s’agit du pilier central d’une stratégie de diversification. Si acheter des actions est une stratégie qui peut s’avérer payante, il est important de sécuriser ses placements en investissant sur d’autres classes d’actifs. Pour diversifier un portefeuille d’actions, investir dans les obligations est souvent une stratégie utilisée. Les deux actifs sont assez complémentaires d’un point de vue du risque. Les actions sont en effet réputés plus risqués que les obligations, lesquels offrent un rapport rendement / risque très intéressant.
Il est aussi important, dans la mesure du possible, d’investir sur d’autres produits comme l’immobilier, les matières premières ou même le Forex. L’investissement dans les projets de cryptomonnaies commence aussi à faire partie des éléments que les investisseurs considèrent de plus en plus. En y limitant une petite partie du capital, les cryptomonnaies étant particulièrement volatiles.
Au sein d’une même classe d’actif, il est aussi opportun de mixer les types de produits. Par exemple, si vous cherchez à investir dans l’immobilier il peut être intéressant de miser sur l’investissement locatif mais également de prendre des parts dans des SCPI qui investissent dans des secteurs comme les EHPAD ou les entrepôts logistiques.
Conseil 2 : Miser sur la diversification géographique
La diversification géographique permet notamment de limiter les risques géopolitiques. Elle permet également de limiter des crises locales sur son portefeuille. Il arrive en effet fréquemment qu’un évènement particulier ait un impact régional ou national. De fait, détenir des actifs dans des pays différents limite l’exposition à un risque localisé.
En mixant ces deux premiers conseils, la stratégie de diversification est déjà intéressante. En effet, difficile de trouver une réelle corrélation et des variables communes entre l’action d’une entreprise américaine comme Apple et l’investissement en SCPI dans des EHPAD en France.
Conseil 3 : Diversifier les secteurs d’activité
Ceci est d’autant plus valable lorsque l’on cherche à investir en bourse une partie de son capital. A moins d’opter pour une gestion pilotée, il est important de comprendre comment fonctionne chaque secteur d’activité sur lequel vous souhaitez investir. Des paramètres comme la saisonnalité peuvent vous aider à choisir des secteurs qui peuvent être complémentaires entre eux.
Il est aussi important de comprendre les spécificités de certains secteurs. Par exemple, en période de crise, le secteur de l’agro-alimentaire n’est que peu touché. Tout comme les secteurs des énergies ou le secteur pharmaceutique. En effet, même en dépit d’une crise, les besoins élémentaires restent les mêmes. Ainsi, la demande de produits alimentaires ne s’effondre jamais. De même avec les entreprises qui fournissent des services de base comme l’accès à l’eau ou l’électricité. Il est donc opportun de conserver ce que l’on nomme des “actions défensives” dans son portefeuille.
Pour diversifier les secteurs d’activité, les indices boursiers sont de précieux alliés. Il s’agit en effet d’agglomérer plusieurs valeurs boursières au sein d’un seul et unique produit. Si on prend l’exemple de l’indice boursier français de référence CAC 40, investir au sein de cet indice permet d’investir dans 40 groupes français en même temps. Dans des univers aussi différents que la banque, le luxe, le secteur pharmaceutique ou encore l’alimentaire et l’automobile. Le CAC 40 regroupe d’ailleurs un certain nombre d’actions défensives.
Conseil 4 : Mixer les horizons de placement
Si l’horizon de placement dépend surtout du profil et des aspirations de l’investisseur ou de l’épargnant, il est intéressant de posséder des placements à court, moyen et plus long terme.
Cela permettra d’étaler les rendements dans le temps des différents produits. Et chaque produit dispose de ses propres avantages à être détenu à court, moyen ou long terme. C’est par exemple le cas de l’assurance vie qui offre un cadre fiscal avantageux après une détention de 8 ans du produit.
Détenir une assurance vie pour préparer sa retraite ne doit pas être une situation incompatible avec d’autres stratégies d’investissement plus court-termiste comme le scalping.
Conseil 5 : Conserver de l’épargne de précaution
Quel que soit son profil d’investisseur, l’épargne de précaution est indispensable. Il s’agit d’un matelas de sécurité pour pallier à des imprévus de la vie courante. Cette épargne est sans risque de perte en capital. Le montant à détenir sous forme d’épargne de précaution n’est pas établi, il dépendra de paramètres comme :
- Votre situation personnelle : des enfants à charge nécessiteront par exemple une plus grande épargne de précaution
- Votre profil d’investisseur : en fonction de l’aversion au risque, le capital conservé sous forme d’épargne de précaution diffèrera.
Si les profils les plus averses au risque pourront conserver une part plus importante de leur capital sous forme d’épargne de précaution, il est important d’en détenir aussi même lorsque l’on a un profil d’investisseur peu averse au risque. Généralement, on retient une fourchette très large entre 10 et 30 000 euros. Certains financiers préconisent une épargne de précaution qui doit représenter environ 6 mois de salaire.
L’épargne de précaution se caractérise aussi par une disponibilité immédiate des fonds. Des supports comme le Livret A ou encore le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) sont des supports à envisager. Ces supports disposent néanmoins d’un plafond maximum de dépôt. Il est de 12 000 euros pour le LDD et de 22 950 euros pour le Livret A. Ils offrent par ailleurs une rémunération assez faible avec 0,5 % de rendement net d’impôt. Il est aussi possible d’ouvrir un compte épargne non règlementé auprès d’un organisme bancaire. Ils offrent d’ailleurs généralement une rémunération plus intéressante que les livrets règlementés. Pour une prise de risque identique, c’est à dire nulle.
Investissement avec un capital restreint : Comment prioriser sa diversification ?
Il va s’en dire qu’une stratégie de diversification complète et efficace est beaucoup plus facile à mettre en place avec un portefeuille d’investissement conséquent. Néanmoins, si votre capital de départ est plus restreint, il est tout à fait possible de mettre en place certains principes.
Avec un capital de quelques centaines d’euros, il va falloir prioriser ses prises de position. La diversification est toujours possible mais elle ne sera pas complète. Il faudra alors faire des choix. Ainsi, dans pareil cas de figure, il est souvent conseillé de miser sur la diversification des actifs ou des secteurs plutôt que sur la diversification géographique. De même, avec un capital restreint, il est moins pertinent de se focaliser sur des horizons de placement différents. L’objectif étant de faire fructifier rapidement son capital initial.
De plus, l’investisseur avec un capital limité est souvent un investisseur débutant. Or, investir dans le vin ou investir dans l’immobilier nécessite des connaissances spécifiques, que tout un chacun ne possède pas. Il faudra alors veiller à rester concentrer sur des secteurs que vous maitrisez. Sur le point de l’accès à l’information, la diversification géographique ne permet parfois pas un accès optimal aux bonnes informations.
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